Irrigation. En 2023, l’agriculture a utilisé plus de 37 millions de mètres cubes d’eau
En Suisse, l’agriculture a consommé 37,4 millions de mètres cubes d’eau pour l’irrigation en 2023. Le Valais est le canton qui a le plus irrigué (13,9 millions de m3), suivi de Vaud (4,3) et de Berne (3,6).
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(COMM.)
22 novembre 2024 à 10:26
Avec le recensement des entreprises agricoles de 2023, on dispose pour la première fois de chiffres sur le volume d’eau utilisé en Suisse pour l’irrigation des terres agricoles. Les données sur la consommation d’eau gagnent en importance de manière générale en Suisse, et plus particulièrement dans le secteur agricole. Plusieurs phénomènes expliquent cette tendance: la hausse des températures, la multiplication des périodes de sécheresse, la fréquence accrue des vagues de chaleur et l’alternance de périodes sèches et humides extrêmes.
L’équivalent de 15 000 piscines olympiques
Les résultats de l’enquête montrent qu’en 2023, l’agriculture suisse a utilisé au total 37,4 millions de mètres cubes d’eau pour l’irrigation de plein air. À titre de comparaison, c’est la quantité d’eau qu’il faudrait pour remplir environ 15 000 piscines olympiques ou près de la moitié du lac de Göscheneralp. En termes d’approvisionnement en eau, ce volume couvrirait les besoins annuels de 500 000 habitants d’une grande ville comme Zurich.
Le Valais en tête
De fortes disparités sont à noter entre cantons durant l’année sous revue. Les cantons de Suisse centrale (UR, NW, OW, ZG et SZ) ont en effet utilisé moins de 100 000 mètres cubes d’eau pour irriguer leurs terres agricoles. Quant aux cantons de Suisse occidentale (VD, FR et BE), de Suisse orientale (TG et GR) et de Zurich, ils ont eu chacun, avec plus de 2 millions de mètres cubes, une consommation bien plus élevée. C’est le canton du Valais qui arrive en tête (13,9 mio de m3), suivi des cantons de Vaud (4,3 mio de m3) et de Berne (3,6 mio de m3). Il est bon de rappeler que le Valais est un cas particulier en Suisse. Deux raisons liées à sa géographie expliquent les grandes quantités d’eau utilisées en agriculture: premièrement, son climat plus sec le long de la vallée du Rhône et deuxièmement, ses vastes surfaces de pâturages, de vignes et de vergers irriguées par l’eau qui descend des montagnes, tels les lacs de barrage et les ruisseaux, conduite par les traditionnels bisses (canaux d’irrigation).
Prairies et légumes
En 2023, 12,8 millions de mètres cubes, soit 34% de l’eau d’irrigation totale, ont été utilisés pour les prairies permanentes ou artificielles. Les légumes arrivent en deuxième position (9,4 mio de m3), puis les fruits (5,3 mio de m3) et les pommes de terre (5,0 mio de m3). Ce sont les cultures des betteraves sucrières (0,5 mio de m3) et les grandes cultures telles les légumineuses, le colza et le tournesol (0,6 mio de m3) qui ont nécessité le moins d’eau.
En Suisse, 34 200 hectares de la surface agricole utile ont été irrigués, soit l’équivalent de deux fois la superficie du canton d’Appenzell Rhodes-Intérieures ou 49 000 terrains de football. Les prairies et les légumes constituent plus de la moitié (53%) des surfaces irriguées (18 300 hectares), alors qu’un quart est composé de surfaces de fruits et de pommes de terre (25%). La culture des betteraves sucrières et des baies, fraises comprises, ne représente que 4% des surfaces irriguées.
Deux tiers des surfaces de baies cultivées sont irriguées
En 2023, deux tiers (67%) des surfaces de baies cultivées en Suisse, fraises comprises, étaient irriguées. Pour les légumes, le résultat est légèrement inférieur avec 64%. Les surfaces irriguées cultivées en vergers et en pommes de terre sont respectivement de 56% et de 44%. Sans surprise, les surfaces irriguées en céréales, maïs compris, et les prairies se situent à un faible niveau, avec 1,4% chacune. L’irrigation ne concerne que 3,3% de l’ensemble de la surface agricole utile de la Suisse.
Plus de vente directe
Quelque 22 800 exploitations agricoles, soit 48% de toutes les exploitations agricoles suisses, ont fait le choix de la diversification en 2023. La vente directe est de loin l’activité de diversification la plus répandue. Au cours de l’année sous revue, une exploitation sur cinq (20%) a pratiqué la vente directe en proposant ses produits dans un magasin à la ferme, sur le marché ou par le biais de livraisons à domicile. Ce canal de distribution a perdu du terrain par rapport aux deux enquêtes précédentes où il représentait 26% en 2020 et 22% en 2016. Cette évolution reste en revanche positive par rapport à 2013 (15%).
Bon nombre des produits vendus à la ferme sont transformés sur place. En 2023, 10% de toutes les exploitations pratiquaient cette activité dont l’évolution est restée stable ces dix dernières années (2020: 14%, 2016: 12%, 2013: 10%). La diversification peut également prendre une autre forme: le travail à façon pour le compte d’autres exploitations agricoles. En 2023, 11% des entreprises agricoles se sont tournées vers cette activité. Ce résultat se situe dans la fourchette des enquêtes menées les années précédentes (2020: 13%, 2016: 12%, 2013: 10%). Ces dernières années, on a assisté à un développement positif de la production d’énergie renouvelable: en 2023, plus de 2600 exploitations ont produit de l’énergie à des fins commerciales. Ce chiffre est en nette progression puisque 6% de toutes les exploitations ont fait ce choix durant l’année sous revue alors qu’elles n’étaient que 2% il y a dix ans.