François Monin, directeur d'Agrijura
19 août 2024 à 14:56
La période estivale est propice aux portes ouvertes pour le monde rural. Les occasions de faire profiter la population des prestations des exploitations suisses se multiplient avec les beaux jours. Les traditionnels brunchs à la ferme sont l’exemple type en cette semaine de fête nationale. Comme à son habitude, nos concitoyennes et concitoyens ont fait la part belle aux familles les accueillant. Magnifiant leurs productions primaires au travers de produits frais le 1er Août, les paysannes et paysans – accompagnés de milliers de bénévoles – renforcent nos liens avec toutes les couches de la population. À l’instar de la conseillère fédérale jurassienne Elisabeth Baume-Schneider, présente au Jura et en Valais, notre exécutif fédéral s’est plié à cette tradition, se répartissant des points de chute stratégiques sur le territoire national. Gageons que ces présences se retrouvent également dans de futures décisions.
La commémoration du Pacte fédéral de 1291 n’est cependant pas l’unique occasion de nous réunir. Depuis des semaines, des milliers de personnes se rendent jour après jour sur les fermes jurassiennes, suivant un troubadour des temps modernes aux mélodies campagnardes, poussant les habitants des villages à danser dans une grange l’espace d’une soirée. Dans les cantons de Vaud et Fribourg, les girons permettent aux jeunesses rurales de fêter ensemble dans la bonne humeur. La présence de l’agriculture suisse ou romande dépasse cependant les quelques festivités traditionnelles en campagne. Nos produits, eux, s’exportent et renforcent l’image positive des consommatrices et consommateurs pour la production agricole suisse. De la croquante d’Ajoie aux vins genevois, neuchâtelois ou valaisans, le terroir est l’image de notre ambassade aux Jeux olympiques de Paris, rendant ainsi hommage au labeur sportif de nos producteurs.
Si les denrées alimentaires suisses de qualité sont appréciées çà et là. Leur production n’est pas une sinécure. Cet été maussade aura indéniablement des répercussions sur le pain suisse de demain. La météo n’est pourtant pas la seule épée de Damoclès planant sur notre agriculture. Cette fin d’été, une nouvelle votation sera cruciale pour notre production primaire. La fin des moissons annonce le début de la campagne contre l’initiative extrême sur la biodiversité. À nous de surfer sur la vague positive des rencontres estivales. À nous de nourrir le débat, poursuivant le dialogue amorcé cet été. À nous d’expliquer les répercussions de l’acceptation d’un tel texte dans les urnes le 22 septembre. À nous de rappeler que nous importons déjà une calorie sur deux dans notre pays. Familles paysannes, vous restez nos meilleures ambassadrices. Notre terroir est en Jeux!