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Edito

À la frontière du risque


François Monin, Directeur d’AgriJura, direction@agrijura.ch

François Monin, Directeur d’AgriJura, direction@agrijura.ch

31 juillet 2025 à 00:00, mis à jour le 26 août 2025 à 07:40

Temps de lecture : 2 min

Les inquiétudes des éleveurs bovins sont fortes en cet été 2025. Il faut dire que les images sur les réseaux sociaux ou à la télévision venues de France voisine sont dures à regarder. Des troupeaux entiers touchés par la dermatose nodulaire contagieuse (Lumpy Skin Disease), des vaches affaiblies et, parfois, la décision insoutenable des organismes sanitaires d’abattre l’ensemble du cheptel. Au-delà des protocoles, c’est un choc humain. On imagine la détresse des éleveurs qui, en quelques jours, voient s’effondrer des années de travail, de sélection, de soin. Cette réalité nous touche, car on se l’imagine nôtre. Ce scénario est théorique, mais possible, la législation suisse rendant obligatoire la mise à mort d’un troupeau en cas de foyer confirmé.

Face à cette menace, la panique n’est pas de mise. La maladie n’est pas transmissible à l’humain et elle reste à l’heure actuelle cantonnée en France voisine. La vigilance, en revanche, est indispensable. Les mesures prophylactiques doivent être respectées avec rigueur: éviter les mouvements non nécessaires d’animaux, désinfecter les véhicules, ou encore protéger les troupeaux des insectes vecteurs. Le bouclier sanitaire activé à Genève et en Valais – avec une vaccination, une surveillance accrue, un encadrement strict des déplacements et une communication étroite entre vétérinaires et éleveurs – doit permettre à l’épizootie de rester cantonnée en Savoie et Haute-Savoie. Il nous rappelle qu’agir en amont reste notre meilleure arme.

Espérons que les vaccins efficaces seront accessibles à tous les éleveurs, s’ils devaient en avoir besoin. Les images des sacrifices de nos confrères français sont difficiles, mais ils doivent permettre de freiner la progression du virus de cette maladie à déclaration obligatoire chez nous et en Europe. Malheureusement, nous devons l’admettre, nous entrons dans une ère où les menaces sanitaires, souvent véhiculées par des insectes, ici des insectes piqueurs, s’intensifient avec le réchauffement climatique et la mondialisation des échanges. Plus que jamais, la biosécurité n’est plus une option, mais un pilier de notre avenir agricole.

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