Damien Rey, Président de la Commission des jeunes agriculteurs (COJA), info@jeunes-agriculteurs.ch
Aujourd’hui à 09:19
L’intelligence artificielle (IA) s’intègre peu à peu dans nos exploitations agricoles. Certains outils de gestion de troupeau adaptent désormais les notifications envoyées à l’éleveur – chaleurs, infections, comportements anormaux – selon les données propres à chaque ferme. Ces systèmes favorisent une approche préventive de la santé animale et détectent les problèmes avant les premiers symptômes visibles par l’œil de l’éleveur. Ils constituent un appui précieux, pouvant réduire les frais vétérinaires, même si leur coût d’investissement reste parfois un frein et nécessite une certaine taille d’exploitation pour être rentable.
L’analyse d’images satellites attire aussi l’attention. Combinée à l’IA, elle fournit des informations sur la fertilisation, l’humidité du sol, les maladies ou le rendement potentiel. Ces technologies offrent un appui intéressant pour la gestion durable des sols et des cultures. Cependant, leur utilisation reste limitée par la qualité des images, les conditions météo, le coût du matériel et l’accès aux données. Employées avec pragmatisme et validées sur le terrain, elles pourraient aussi être utilisées pour la simplification administrative lors de la prochaine politique agricole. Son usage doit avant tout servir l’agriculteur et non se transformer en un outil de contrôle excessif.
L’IA est un outil prometteur, mais elle ne remplacera pas le regard de l’agriculteur. Le comportement d’une vache, la texture des fèces ou l’odeur du fourrage ne peuvent être interprétés que par notre expérience et notre œil aguerri. L’IA guide et éclaire nos choix, mais c’est dans nos bottes que réside le bon sens terrien.





