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Jura. La filière laitière menacée par la chute des prix

Les prévisions de prix 2026 annoncées par la coopérative Mooh inquiètent les producteurs de lait de la région, déjà sous pression malgré une bonne année agricole, a indiqué AgriJura le 17 octobre.

La coopérative Mooh, principal acheteur de lait dans la région, anticipe un prix de 52 centimes le kilo pour le lait d’industrie en mars et avril 2026.iStock

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Aujourd’hui à 15:11

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La production laitière en Suisse atteint des niveaux critiques. La coopérative Mooh, principal acheteur de lait dans la région, anticipe un prix de 52 centimes le kilo pour le lait d’industrie en mars et avril 2026. Ce seuil n’avait plus été atteint depuis la crise de 2015. Produire à ce tarif reviendrait à travailler à perte, alors que le salaire horaire moyen dans l’agriculture suisse est déjà de 12 francs, souligne AgriJura dans son communiqué.

La situation est particulièrement tendue dans le Jura, où l’élevage laitier constitue la principale activité agricole. Si les récoltes végétales et fourragères de 2025 sont excellentes, la filière souffre d’une pression croissante sur les prix. AgriJura alerte sur les conséquences de cette crise et demande des mesures exceptionnelles. Elle rejette notamment la piste de l’abattage massif du cheptel, jugée non viable.

La hausse de l’offre, en comparaison annuelle, est marquée. La crise de la langue bleue fin 2024 avait temporairement freiné la production. Avec le retour en santé du cheptel et une alimentation de qualité, les volumes repartent à la hausse. Toutefois, la demande ne suit pas la même trajectoire.

À l’export, le Gruyère AOP a vu ses ventes reculer de 12% depuis janvier, soit une perte de 642 tonnes vers les États-Unis. Cette baisse est en partie due à la hausse des droits de douane américains, actuellement à 39% pour les produits suisses, contre seulement 15% pour certains concurrents européens comme le Comté.

Jusqu’en septembre, les vêlages ont diminué de 6% sous l’effet de l’épizootie. Le maintien des troupeaux et la valorisation des herbages exigent selon AgriJura d’autres mesures que la réduction du cheptel. L’organisation réclame un traitement équitable avec d’autres branches économiques, comme celles de l’Arc jurassien, soutenues par des dispositifs de chômage partiel (RHT) face aux difficultés conjoncturelles.

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