Stephan Hagenbuch, directeur de la fédération des Producteurs suisses de lait (PSL), stefan.hagenbuch@swissmilk.ch
24 janvier 2025 à 13:37
La maladie de la langue bleue, venue du nord, s’est propagée en Suisse à l’automne 2024. La sensibilisation politique initiée par l’ensemble de la filière bovine au cours des derniers mois a été entendue, et la gravité de la situation a également été reconnue par la majorité du monde politique. La motion du conseiller national Ernst Wandfluh (BE/UDC) a permis d’envisager l’approbation d’urgence d’un vaccin étranger, et l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) a déclaré une période sans vecteurs du 1er décembre au 31 mars. Cette période s’explique par l’absence, ou une très faible présence, de moustiques. Pendant cette période, le vétérinaire cantonal peut renoncer, totalement ou partiellement, à ordonner des mesures de confinement, des mesures visant à réduire l’infestation par les moustiques et des vaccinations. Cette flexibilité est vitale pour de nombreuses exploitations laitières, car lorsque les jeunes veaux ne peuvent plus quitter l’exploitation en raison des injonctions des autorités, cela conduit à une accumulation de veaux dans les exploitations purement laitières.
Afin de soutenir le programme de vaccination contre la maladie de la langue bleue, le Parlement a octroyé un crédit supplémentaire de 10 millions de francs lors de la session de décembre 2024. Cette allocation budgétaire garantit le financement du vaccin. La vaccination précoce des animaux est la stratégie la plus efficace pour minimiser les pertes et ralentir la propagation de cette épizootie. Il incombe aux détenteurs d’animaux de prendre les mesures appropriées. Le vétérinaire rural est l’interlocuteur privilégié des exploitants.
PSL recommande aux producteurs laitiers de procéder au plus vite au vaccin de leur cheptel car les observations faites au cours de la deuxième année d’apparition de la maladie de la langue bleue montrent que les symptômes vont s’aggraver; le coût de la vaccination est négligeable en comparaison des pertes potentielles causées par une épidémie. En effet, celle-ci peut entraîner une baisse de la production laitière et une augmentation des avortements chez les vaches laitières. Bien que les cas de mortalité soient plus élevés chez les ovins, ils ne sont pas exclus chez les bovins; une vaccination précoce en hiver 2025 permet de préparer au mieux la reprise au printemps et actuellement, le stock de vaccins est encore faible, mais d’importantes livraisons sont attendues en Suisse dès la mi-février 2025 afin d’assurer un approvisionnement suffisant.