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Edito

Quand tout se resserre, la filière se réinvente

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Daniela Allemann-Gerber, Secrétaire générale de la Chambre d’agriculture du Jura bernois, info@cajb.ch

Daniela Allemann-Gerber, Secrétaire générale de la Chambre d’agriculture du Jura bernois, info@cajb.ch

Aujourd’hui à 00:00

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Il y a des années où les choix se font d’eux-mêmes. Et puis il y a celles, comme cette campagne, où chaque décision ressemble à une perte annoncée. Entre retards de vêlage liés à la langue bleue, fourrages exceptionnellement productifs et tensions internationales qui verrouillent les débouchés, la filière du lait se retrouve prise dans un étau où aucune option n’est bonne: produire moins fragilise, écouler en lait C fait travailler à perte, continuer expose à des pénalités.

Cette crise n’est pas le résultat d’une erreur, mais d’un enchaînement de facteurs que personne ne maîtrisait. Et c’est justement ce cumul qui révèle l’essentiel: lorsque sanitaire, climat et économie se dérèglent en même temps, aucune stratégie technique ne suffit plus.

Pourtant, un point mérite d’être souligné: dans ces moments où tout vacille, on distingue clairement ceux qui restent, ceux qui assument, ceux qui construisent. Car si aujourd’hui il y a trop de lait, demain le pas assez reviendra et seuls les partenaires honnêtes et fiables seront capables de traverser les cycles sans abandonner les producteurs en route.

C’est là que se trouve l’espoir. La crise oblige à mieux choisir ses alliances, à exiger de la transparence, à s’entourer de ceux qui considèrent l’agriculteur comme un acteur, pas comme une variable d’ajustement. De cette période d’impasse peut surgir un renouveau plus juste, plus solide. Et c’est peut-être ce qu’il fallait pour enfin bâtir un avenir qui ne dépend plus uniquement des crises, mais des engagements que l’on décide de tenir ensemble.

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