Ravageur. Le scarabée japonais arrive dans les cantons de Vaud et de Genève
Détecté pour la première fois à Genève et dans le canton de Vaud, le scarabée japonais inquiète. Bien que peu nombreux, ces coléoptères invasifs menacent les cultures et déclenchent des mesures strictes.
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ATS
31 juillet 2025 à 12:14, mis à jour à 12:15
Des scarabées japonais ont pour la première fois été détectés dans les cantons de Vaud et de Genève. Même s’il s’agit d’un petit nombre pour l’instant, soit moins de 20 insectes, les autorités phytosanitaires ont déjà pris des mesures de prévention. Le coléoptère est coupable de provoquer d’importants dégâts aux cultures.
«Dans le canton de Vaud, huit scarabées japonais ont été découverts à Yvorne et quatre à Montreux, dans les deux cas sur des aires d’autoroute», a indiqué le jeudi 31 juillet à Keystone-ATS, Michel Jeanrenaud, inspecteur phytosanitaire à la Direction générale de l’agriculture, de la viticulture et des affaires vétérinaires, confirmant une information de la RTS. C’est une première, selon lui.
«Ils ont sans doute été amenés par le trafic routier en provenance de l’Italie, du Tessin ou du Valais. Ils ont la particularité d’être des autostoppeurs, c’est-à-dire qu’ils profitent de différents modes de locomotion comme des camions, des camping-cars ou des voitures pour faire de longues distances», explique le spécialiste.
Le canton a pris des mesures de prévention. «C’est de la prophylaxie douce. Nous avons délimité des zones d’infestation dans laquelle l’irrigation et l’arrosage sont interdits. Il s’agira aussi de limiter les déplacements de terre et de composts. L’objectif est de limiter l’installation de foyers de scarabées japonais et de freiner leur expansion», souligne Michel Jeanrenaud. Quelque 70 pièges ont été installés à ce jour, précise-t-il encore.
Cinq insectes sur Genève
À Genève, cinq individus ont été capturés en juillet dans un piège du réseau de surveillance du canton dans la zone Arve-Lac, indique jeudi l’Office cantonal de l’agriculture et de la nature (OCAN). Les contrôles ont été renforcés dans le secteur. Les autres pièges sont restés négatifs: il n’y a donc pas de présence diffuse.
Selon l’OCAN, il n’est pour l’instant pas possible de confirmer s’il s’agit d’individus isolés arrivés cette année par une voie de transport ou s’il s’agit d’un foyer. Il est néanmoins possible qu’une ou plusieurs femelles aient pondu dans la zone, ce qui impliquerait la présence d’un foyer dès l’année prochaine.
La Suisse occidentale était jusqu’à présent épargnée, mais il y a de fortes probabilités de voir arriver prochainement ce coléoptère. La vigilance doit donc s’accentuer, autant dans la zone de capture que dans le reste du canton. Étant donné que le scarabée japonais est classé comme organisme de quarantaine prioritaire, chacun a l’obligation d’informer le canton en cas de suspicion ou d’observation.
La sensibilisation des professionnels agricoles et horticoles ainsi que l’information à la population permettent également d’augmenter les chances de détecter au plus vite la présence de ce scarabée exotique. À cela s’ajoute une coordination transfrontalière et le contrôle de marchandises importées par le service phytosanitaire fédéral situé à l’aéroport.
Cinq cantons touchés par des foyers
En Suisse, l’insecte continue de se propager, selon l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG). Ce dernier a mis début juillet en place un nouveau plan d’urgence et lancé un appel à la vigilance. Le scarabée japonais (Popillia japonica) est un insecte vorace pouvant provoquer des dégâts considérables. Les individus adultes mangent les feuilles, les fruits et les fleurs de plus de 400 végétaux.
Actuellement, cinq cantons sont touchés par des foyers d’infestation: le Valais, Zurich, les deux Bâles et Schwyz. Les Grisons ont récemment détecté leurs premiers scarabées. Au Tessin et dans une région du Valais, il n’est désormais plus réaliste d’exterminer le scarabée japonais, mais les zones infestées concernées ont été circonscrites, souligne encore l’OFAG.