Logo

Suisse

Sécurité alimentaire. La Suisse pourrait nourrir 10 millions de personnes

La Suisse dispose de suffisamment de ressources pour nourrir près de 10 millions de personnes. Pour y parvenir, il faudrait prendre une série de mesures relativement simple à mettre en œuvre, indique une étude publiée mercredi 10 décembre par Recherche Agronomique Suisse.

Il faudrait toutefois importer davantage de viande si la consommation de viande restait au même niveau qu’aujourd’hui.
iStock

ATS

ATS

Aujourd’hui à 11:41

Temps de lecture : 2 min

Aujourd’hui, le taux d’autosuffisance alimentaire (TAA) de la Suisse est «d’à peine 50%», note l’étude menée par l’Institut de recherche de l’agriculture biologique (FiBL), l’École polytechnique fédérale de Zurich (ETH Zurich) et la société écologie et paysage (O+L GmbH).

En d’autres termes, le pays ne peut nourrir qu’un habitant sur deux. Selon l’étude, les principaux leviers qui permettraient d’augmenter le TAA résident d’une part dans la réduction du gaspillage alimentaire et d’autre part dans l’utilisation des terres arables pour l’alimentation humaine plutôt que pour l’alimentation animale. L’élevage bovin est particulièrement ciblé par les chercheurs.

Recherche Agronomique

Suisse estime que l’on pourrait, par exemple, renoncer aux aliments concentrés dans la production laitière et valoriser pleinement les prairies. Ceci permettrait, selon l’étude, «de nourrir un million de personnes supplémentaires, dont 0,4 million grâce aux terres arables en Suisse et 0,6 million à l’étranger, sur les terres agricoles où sont aujourd’hui cultivés les aliments importés correspondants.»

Certes, la production laitière diminuerait de 15%, mais ce chiffre correspond «aux surcapacités du marché laitier». Renoncer en plus au maïs fourrager permettrait de nourrir 0,5 million de personnes supplémentaires.

D’autres mesures consisteraient à nourrir les porcs avec des déchets, à gérer plus efficacement les pâturages ou à accroître la production de fruits à haute tige dans les prairies.

Bon pour l’environnement

Il faudrait toutefois importer davantage de viande si la consommation de viande restait au même niveau qu’aujourd’hui, reconnaissent les auteurs de l’étude. Les mesures entraîneraient en effet une contraction du cheptel bovin indigène. Ceci aurait cependant un impact bénéfique sur le climat, car «les émissions de gaz à effet de serre de l’agriculture suisse proviennent principalement de la digestion des ruminants».

Les quantités d’ammoniac produites par les bêtes reculeraient aussi. Selon l’étude, la mise en œuvre de certaines mesures destinées à augmenter le TAA impliquerait toutefois un changement de politique agricole. Le système actuel, s’appuyant sur les paiements directs et les tarifs douaniers, «soutient beaucoup plus la production animale que la production végétale» destinée à la consommation humaine.