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Suisse. Renouvellement sans conditions de la force obligatoire pour l’IP Lait

L’Office fédéral de l’agriculture a accepté de renouveler la force obligatoire de l’Interprofession Lait, une décision critiquée par Uniterre, qui dénonce mardi 7 octobre un manque de transparence et l’absence de réformes structurelles.

Pour Uniterre, la filière laitière suisse souffre de déséquilibres persistantsiStock

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8 octobre 2025 à 10:18, mis à jour à 10:19

Temps de lecture : 2 min

Réunie le 2 mai 2025, l’Interprofession Lait (IP Lait) a décidé à l’unanimité de demander le renouvellement de la force obligatoire pour le contrat-type, la segmentation du lait et les prix indicatifs. Cette demande a été transmise à l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG) le 1er juillet, puis publiée dans la Feuille officielle suisse du commerce le 14 août. Les organisations agricoles disposaient d’un délai d’opposition fixé au 15 septembre.

Selon Uniterre, cette procédure s’est déroulée dans une grande discrétion, sans information claire aux organisations agricoles ni débat public. L’association critique une approche jugée opaque et antidémocratique.

Renouvellement sans condition

Uniterre indique avoir rencontré l’OFAG le 16 mai pour poser plusieurs conditions au renouvellement de la force obligatoire: mise en place d’un prix plancher fondé sur les coûts de production pour le segment A, contrat-type garantissant prix et volumes sur une durée d’au moins trois mois, représentation paritaire des producteurs au sein de l’IP Lait, mécanisme démocratique de désignation des représentants, et interdiction des doubles fonctions.

Toujours selon Uniterre, «l’OFAG a reconnu les problèmes du marché laitier, mais malgré cela, nous constatons aujourd’hui un renouvellement sans aucune condition». L’organisation souligne également que les motions adoptées par le Parlement en 2019 et 2020 – visant notamment à rendre volontaire la participation au segment B – n’ont jamais été mises en œuvre par l’IP Lait. Elle considère que l’OFAG cautionne cet état de fait.

Déséquilibres structurels

Le retour annoncé du segment C d’ici la fin 2025 est interprété par Uniterre comme un symptôme supplémentaire des déséquilibres structurels persistants dans la filière. «Et en attendant, la Suisse continue de perdre d’années en années beaucoup trop de producteurs de lait», affirme l’organisation.

Uniterre appelle le conseiller fédéral Guy Parmelin et l’OFAG à revenir sur leur décision et à suspendre l’octroi de la force obligatoire, tant que l’IP Lait ne garantit pas une représentation équilibrée de l’ensemble des acteurs de la filière.