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Climat. Vache mère Suisse veut apporter sa contribution

Vache mère Suisse lance en 2024 ce qui est pour l’instant le plus grand projet d’évaluation environnementale de l’agriculture suisse. À l’avenir, les mesures de protection du climat mises en place sur les exploitations de vaches allaitantes seront identifiées et recensées.

Photo Vache mère Suisse

Comm.

Comm.

12 mars 2024 à 10:51, mis à jour à 10:55

Temps de lecture : 3 min

La protection du climat est l’un des grands défis de notre époque. Ceux qui, comme les éleveurs de vaches allaitantes, travaillent avec la nature, ressentent particulièrement le changement climatique, assure le communiqué de Vache mère Suisse publié mardi 12 mars 2024. L’association veut donc apporter sa contribution à la protection du climat.

Ces dernières années, Vache mère Suisse a testé plusieurs outils de bilan climatique pour les exploitations agricoles dans le cadre du projet «viande des pâturages & climat». L’objectif était de déterminer quelles étaient les différences et quel outil était le plus facile à utiliser à grande échelle ainsi que l’évolution des résultats lorsque l’on calcule un bilan climatique pour la même ferme avec différents outils.

Les outils qui ont été testés sont Cool farm tool, World climate farm tool et CAP’2ER. Une comparaison aussi conséquente de plusieurs outils n’avait jamais été faite auparavant en Suisse.

En 2022 et 2023, 11 exploitations ont été analysées avec les trois outils ainsi que 80 exploitations allaitantes supplémentaires avec l’outil World climate farm tool. Les éléments suivants sont ressortis de cette première phase:

  • Environ 80% des émissions de gaz à effet de serre (CO2eq) proviennent du cycle naturel du carbone: digestion des ruminants et propres engrais de ferme tels que le fumier et le lisier.
  • En raison de la part importante de fourrage produit sur l’exploitation (92% d’herbe) et de la part élevée de pâturage, moins de 20% des émissions sont d’origine fossile: aliments pour animaux, combustibles/carburants, engrais commerciaux ou perte d’humus.
  • L’élevage au pâturage est extrêmement efficace sur le plan énergétique et permet de produire de la viande de qualité avec un minimum d’émissions fossiles.
  • Selon l’unité de référence, les exploitations présentent des émissions de gaz à effet de serre plus ou moins élevées. Les émissions par hectare ont tendance à être plus faibles sur les exploitations extensives et plus élevées sur les exploitations intensives. C’est l’inverse pour les émissions par kilogramme de produit. Il ne sert donc à rien de monter les différentes exploitations les unes contre les autres. Les émissions de gaz à effet de serre devraient être réduites partout où cela est économiquement possible.

En outre, les constatations suivantes ont été faites:

  • Les résultats des trois outils sont à peu près comparables, même si les chiffres exacts différent. Mais l’effort investi, les coûts, la quantité de données apportées et la quantité de résultats étaient différents.
  • Un outil environnemental doit être conforme aux normes internationales (IPCC), aux SBTi et au Greenhouse Gas Protocol (GHG).
  • Le stockage du carbone dans le sol n’est pas représenté de la même manière par tous les outils et modifie fortement l’image globale. Les exigences pour que le carbone dans le sol puisse être pris en compte dans les projets de protection du climat sont très élevées dans les normes internationales actuelles.
  • Selon la conversion des différents gaz à effet de serre en équivalents CO2, l’évaluation globale pour l’élevage allaitant varie fortement. Avec les normes actuelles, les émissions des cycles naturels du carbone sont très fortement pondérées par rapport à celles des sources fossiles comme le pétrole ou le gaz naturel. Pourtant, dans la communauté scientifique, certains émettent l’hypothèse que les émissions provenant des cycles naturels influencent moins le réchauffement de la planète que ce qui est déclaré actuellement. Pour les bilans climatiques prévus par Vache mère Suisse, il faut toutefois se baser sur les normes actuellement acceptées.

Entre-temps, Vache mère Suisse a entamé l’étape suivante. En novembre 2023, l’association a décidé de faire calculer les émissions de gaz à effet de serre de toutes les exploitations Natura beef bio d’ici à 2027. Actuellement, les préparatifs sont en cours pour savoir comment les bilans climatiques seront réalisés sur les quelque 1’000 exploitations. La mise en œuvre commencera au cours du second semestre. Les nouveaux résultats du projet sont attendus pour 2025. En termes de nombre d’exploitations, il s’agit du plus vaste projet d’évaluation climatique réalisé en agriculture suisse.