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Edito

Enfin la fin du parcours du combattant?

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Daniela Allemann-Gerber, Secrétaire de la Chambre d’agriculture du Jura bernois, info@cajb.ch

Daniela Allemann-Gerber, Secrétaire de la Chambre d’agriculture du Jura bernois, info@cajb.ch

Aujourd’hui à 00:00

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Dans le Jura bernois, il fut un temps pas si lointain où un agriculteur pouvait brûler quelques rémanents de coupe sans avoir l’impression de transgresser une directive européenne. Un petit feu bien maîtrisé, en fin de journée, pour faire place nette dans un pâturage, éliminer du bois mort ou des branchages trop encombrants: une pratique simple, ancestrale, et surtout, de bon sens.

Ces derniers mois, cette pratique était toujours possible, certes, mais elle impliquait de passer par une demande d’autorisation au préalable, même lorsque toutes les conditions de prudence étaient remplies. Il ne s’agissait pas d’une interdiction formelle, mais la procédure, disproportionnée, donnait le sentiment que l’agriculteur ne pouvait plus allumer un feu sans validation extérieure, même s’il surveille naturellement la météo, l’humidité du sol ou la saison de nidification.

Et pourtant, qui mieux que lui connaît son terrain? Qui vit avec la nature au quotidien, en observant le vent, la sécheresse, les cycles de vie? Qui a intérêt à ne jamais prendre de risque avec le feu? Certainement pas quelqu’un assis dans un bureau à distance.

Heureusement, le Grand Conseil bernois a su entendre ces réalités. Grâce à la motion déposée par le député Maxime Ochsenbein, les parlementaires ont décidé de supprimer l’obligation d’accord préalable pour l’incinération des rémanents de coupe. Désormais, il ne s’agira plus d’une demande d’autorisation, mais simplement d’une annonce, transmise aux autorités compétentes. Un changement qui ne signifie pas “liberté totale”, mais enfin une bouffée de liberté pour les agriculteurs et une reconnaissance claire de leur savoir-faire.

La sécurité, la protection de la faune et de la flore, le respect des conditions météorologiques restent bien sûr de mise. Les agriculteurs n’ont d’ailleurs pas attendu une directive pour en tenir compte. Ce que la décision du Grand Conseil rétablit, c’est l’évidence: le bon sens, la responsabilité, la connaissance du terrain doivent primer sur le réflexe bureaucratique. Merci aux élus d’avoir reconnu cela.

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