Neuchâtel. Les agriculteurs ne lâchent pas la pression
Les paysans étaient nombreux à s’être donné rendez-vous pour la seconde fois aux Ponts-de-Martel (NE). Alors que la détermination augmente, le catalogue de revendications n’a que peu changer.
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Jacques-André Choffet
23 février 2024 à 10:47, mis à jour à 11:21
Forte affluence, mais peu de tempes grises ce mardi 20 février à l’Anim’halle des Ponts-de-Martel pour venir grossir les rangs des jeunes, très jeunes agricultrices ou agriculteurs réunis pour échanger sur le malaise paysan, les diverses productions mal ou insuffisamment payées, les marges démesurées de la grande distribution, une meilleure protection douanière, les tracasseries administratives qui n’ont cessé d’augmenter, les contrôles de tous genres ou l’organisation supposée tentaculaire de l’Office fédéral de l’agriculture, pour ne citer que les exemples les plus développés.
Les personnes réunies ont une détermination qui va en crescendo au fil des semaines pour faire bouger les choses. Dans l’assistance, on aura reconnu des têtes capées de l’agriculture de notre pays. On citera Anne Challandes, présidente de l’Union suisse des paysannes et des femmes rurales, Francis Egger, vice-directeur de l’Union suisse des paysans, Damien Humbert-Droz, député et membre du comité de l’Union suisse des paysans ainsi que Yann Huguelit qui a dirigé les débats et apporté ses éclairages quand bien même ce n’est pas la Chambre neuchâteloise d’agriculture et de viticulture (CNAV) dont il est directeur, qui est à l’origine de cette réunion. Chacun a félicité et s’est engagé à soutenir le mouvement nouvellement crée tant et aussi longtemps qu’il restera dans un cadre légal et pacifiste. Francis Egger ajoutant: «Il s’agit de votre action, elle vous appartient, nous n’allons pas la récupérer». Tant Arnaud Rochat, visage de la Révolte agricole Suisse que Fabien Hugi, jeune agriculteur du haut du canton, qui a ouvert la séance, s’y sont engagés. Ce dernier est revenu sur l’action des bottes de paille flanquées devant les centres commerciaux et lieux emblématiques de La Chaux-de-Fonds. Elles ont été déposées après avoir reçu le blanc-seing des autorités, mais dès lors que faut-il penser des personnes qui sont allées les lacérer à coups de cutter. La question reste sans réponse.
«Vous n’êtes pas des marionnettes, on est arrivé au bout du bout», dira Yann Huguelit qui ne conçoit pas que les règles du jeu ne cessent de changer avec des contraintes supplémentaires depuis 20 ans. Des voix se font entendre dans la salle pour faire état d’une sensation insupportable que derrière chaque agriculteur se cache un tricheur. Arnaud Rochat, qui ne se départit pas de son calme, explique pourquoi il a piqué la mouche. Il demande qu’on lui fasse parvenir des idées novatrices qui seront soumises à ceux qui élaborent la politique agricole.
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