Stéphane Rosselet, Président de la Chambre neuchâteloise d’agriculture et de viticulture, bouillu@bluewin.ch
Aujourd’hui à 00:00
L’agriculture doit faire face à plusieurs défis en cette deuxième partie d’année. Certaines nouvelles récentes nous rappellent que la vie n’est pas un long fleuve tranquille et que nous devons être prêts à réagir et à s’adapter aux aléas économiques, sanitaires, climatiques, etc.
Le 1er août 2025, l’annonce des droits de douane américains de 39% pour les produits exportés aux États-Unis a été un choc pour toutes les industries exportatrices et notre profession n’est pas épargnée. Bien que nous soyons un pays importateur de denrées alimentaires, notre taux d’approvisionnement étant de 50%, nous exportons, malgré tout, divers produits alimentaires d’origine animale dont principalement des aliments issus de la production laitière. Le marché américain est, il ne faut pas l’oublier, un marché important. La Suisse, par sa géographie et son climat, est majoritairement un pays herbager et la production de lait est une des principales opportunités pour mettre en valeur nos prairies, pâturages et alpages. Dans les mois à venir, il faudra voir les répercussions de la décision du président Trump, quel en sera l’impact sur notre production laitière? Dans quelle mesure les effets de ces droits de douane pourront être atténués?
Un autre axe sur lequel nous devons faire preuve d’adaptabilité, concerne la santé de nos animaux. Fin juin, on a commencé de parler de la DNC (dermatose nodulaire contagieuse) qui touchait l’Italie et la Savoie. La Confédération a très vite réagi en ordonnant de vacciner les animaux concernés (bovins, buffles et bisons) dans les zones de surveillance, soit le canton de Genève et les régions valaisannes limitrophes de la Savoie. Selon les dernières informations, il semble que la Suisse soit épargnée car la France a réussi à stopper la propagation de cette maladie virale par la vaccination et l’abattage des troupeaux contaminés. Pour les éleveurs, il est difficile de faire face à ces coups du sort, surtout quand plusieurs autres problèmes se déclarent simultanément: attaques de loups toujours plus nombreuses, langue bleue depuis 2024 et défis climatiques.
Il faudra être résilient et nos autorités politiques devront prendre leurs responsabilités sur tous les fronts. Et notamment, régler rapidement les cas qui relèvent uniquement de leur ressort. Je pense particulièrement à la gestion du loup qui ne nécessite, à première vue, pas d’interaction ou d’accord avec le président des États-Unis.