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Suisse

Animaux. Environ 250 exploitations pratiquent l’abattage à la ferme

Environ 250 exploitations agricoles en Suisse privilégient la mise à mort de leur bétail de rente à la ferme plutôt que d’amener un bœuf ou un porc à l’abattoir. Malgré la complexité et les coûts de l’abattage à la ferme, des éleveurs préfèrent cette méthode qu’ils jugent moins stressante pour les animaux.

L’étourdissement au pistolet à tige perforante doit être effectué par une personne ayant suivi une formation reconnue.Mischa Hofer/FiBL

ATS

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8 avril 2025 à 14:05

Temps de lecture : 3 min

Depuis 2020, les mises à mort à la ferme ou sur un pâturage sont autorisées en Suisse avec pour corollaire le développement d’un marché de niche. Selon l’Institut de recherche de l’agriculture biologique (FiBL), il n’existe pas de chiffres précis sur le nombre d’exploitations pratiquant cette forme d’abattage.

En l’absence de données statistiques, l’institut estime à 250 le nombre d’exploitations qui tuent le bétail directement. Et très peu d’entre elles le font sur un pâturage. Moins d’une vingtaine, selon le FiBL.

L’abattage à la ferme a vu l’apparition de différents prestataires de services ces dernières années. Ces personnes se chargent par exemple de l’étourdissement, de la saignée et du transport de la carcasse de l’animal vers l’abattoir.

Environnement familier

Andreas Hirschi offre ses services avec une unité mobile d’abattage qui lui permet de répondre aux paysans qui font appel à lui. Avec cette méthode, les animaux peuvent vivre jusqu’à leur dernier souffle dans un environnement familier, sans subir le stress du transport dans une remorque à destination de l’abattoir.

Le jour de sa mise à mort, le bovin est conduit dans un cornadis, un dispositif installé devant une auge qui limite ses mouvements quand il mange. De nombreux animaux connaissent ce type de grilles, synonyme de nourriture quotidienne à la ferme.

Une fois immobilisée, la bête est étourdie à l’aide d’un pistolet d’abattage ou pistolet à tige perforante captive. Les porcs reçoivent une décharge électrique. Ensuite, tout doit aller très vite: le bœuf est saigné en une minute, le délai est encore plus court pour les porcs. La carcasse est ensuite acheminée vers un abattoir où elle sera transformée.

Des délais stricts

Pour pratiquer l’abattage à la ferme, les exploitations agricoles doivent obtenir une autorisation du canton et mener un travail en amont. Elles doivent ainsi trouver un boucher et un abattoir où l’animal pourra être amené.

Le délai maximal entre l’étourdissement et l’éviscération de l’animal dans un abattoir est de 90 minutes. Au début, la limite de temps n’était que de 45 minutes. Avec l’allongement de ce délai, l’abattage à la ferme est désormais possible pour les exploitations des régions plus éloignées.

Vente directe

Le nombre des animaux qui sont tués à la ferme n’augmente pas rapidement, car la viande est vendue presque exclusivement par le biais de la commercialisation directe, a expliqué à Keystone-ATS l’Institut de recherche de l’agriculture biologique.

Les canaux de distribution classiques comme les détaillants, les restaurants ou les entreprises qui achèteraient ou proposeraient ce type de viande sont jusqu’à présent quasiment inexistants. Il n’existe pas non plus de label pour la commercialisation.

L’organisation KAG freiland, qui encourage et soutient l’abattage à la ferme, estime qu’en raison de l’industrialisation croissante, le nombre d’abattoirs locaux diminue. Les animaux sont donc soumis à de longs trajets vers un grand abattoir, une situation qui provoque un stress chez eux et affecte la qualité de la viande.

Les consommateurs qui achètent directement à la ferme sont des gens sensibles au bien-être animal et qui sont prêts à payer un prix plus élevé pour une viande de qualité, constate l’Institut de recherche de l’agriculture biologique.

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