Numérisation. Des paysans appellent au boycott de Digiflux
Un vent de fronde se manifeste dans les milieux agricoles contre la plateforme Digiflux, le projet de numérisation de l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG). Les exploitations et quelque 200 paysans membres de l’association Rien à signaler.ch refusent de fournir leurs données au nouveau portail de la Confédération.
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ATS
25 novembre 2024 à 09:33, mis à jour à 09:34
La plateforme Digiflux est toujours critiquée dans les milieux agricoles. Dimanche 23 novembre, un article de la NZZ am Sonntag a fait mention d’un appel au boycott par plusieurs dizaines d’agriculteurs réunis dans l’association Rien à signaler.ch.
Il s’agit d’une résistance contre les excès et l’obsession du contrôle des fonctionnaires, a déclaré Kilian Zwick, membre fondateur et président de l’association, cité dans la presse dominicale. Dans les fermes, la charge administrative augmente chaque année et a atteint un niveau «insupportable», selon ces paysans frondeurs.
Contacté dimanche par l’agence de presse Keystone-ATS, le Département fédéral de l’économie, de la formation et de la recherche (DEFR), qui chapeaute l’OFAG, a confirmé les informations publiées dans la NZZ am Sonntag.
Pour rappel, l’initiative parlementaire 19.475 a prévu en 2021 une déclaration obligatoire concernant les produits phytosanitaires (PPh) et les éléments fertilisants. Son but est de favoriser la transparence sur les recours aux intrants. C’est pour répondre à cette attente que l’OFAG a élaboré l’application web Digiflux.
Le logiciel devait être en partie lancé en 2025. Le calendrier a cependant été adapté au printemps 2024 suite aux revendications du groupe Révolte agricole Suisse. Les commerçants devront seulement enregistrer sur Digiflux les livraisons de PPh et de fertilisants aux utilisateurs professionnels à partir du 1er janvier 2026. Les agriculteurs et les autres utilisateurs devront communiquer sur leur emploi de PPh à partir de 2027.
Le Conseil des États se prononcera
Le développement de la plateforme a été réalisé en veillant à réduire autant que possible la charge administrative, selon les services de la Confédération. «Digiflux a convaincu les premières exploitations qui l’ont installé», assure Christian Hofer, directeur de l’OFAG.
Cité dans la NZZ am Sonntag, Christian Hofer part du principe que tout le monde respectera la loi. Il ne souhaite pas spéculer aujourd’hui sur un autre scénario. Les agriculteurs sont aujourd’hui déjà tenus de fournir des documents. Digiflux pourra soulager les exploitations sur le plan administratif et réduire la quantité de papier, selon lui.
Lors de la session d’automne dernier, le National a accepté par 95 voix contre 90 et 5 abstentions, une motion de Nicolas Kolly (UDC/FR) exigeant que les exploitations agricoles ne doivent pas être obligées d’utiliser la plateforme Digiflux dès le 1er janvier 2025. Le Conseil des États doit encore se prononcer.