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Politique agricole

Agroalimentaire. Déclaration écrite de l’origine des produits

Au 1er février 2024, boulangeries, restaurants et le commerce de détail devront indiquer par écrit la provenance du pain et produits de boulangerie vendus en vrac. L’ASSAF demande que la mesure soit appliquée à l’ensemble des denrées alimentaires vendues.

La transparence sur l’origine du pain et des produits de boulangerie est renforcée.Pain Suisse

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31 janvier 2024 à 10:24, mis à jour à 10:32

Temps de lecture : 5 min

En décembre dernier, le Conseil fédéral modifiait une ordonnance afin d’obliger les points de vente à informer par écrit le consommateur sur l’origine des produits de boulangerie vendus en vrac. Elle entrera en vigueur au 1er février. Si l’Association suisse pour un secteur agroalimentaire fort (ASSAF) salue la mesure, dans un communiqué publié mercredi 31 janvier, elle demande qu’elle soit étendue à l’ensemble des denrées alimentaires.

Question de transparence

Jusqu’à présent, seule l’obligation de renseigner oralement était en vigueur. Avec cette modification, le consommateur sera en mesure de distinguer les pains et articles de boulangerie suisses de ceux importés.

John Schmalz, directeur du Cercle des agriculteurs de Genève et environs (CAGE) interrogé par l’Agence d’information agricole romande (AGIR), explique que le premier gagnant est bien sûr le consommateur: "Un pain chaud, dans un restaurant ou une station d’essence, rime avec pain frais, donc local, pour le consommateur. Il ne se rend pas compte que son pain a fait 1000 km avant d’arriver dans son assiette". Il souligne aussi la satisfaction des céréaliers: "L’importation des produits préfabriqués ou précuits est en hausse depuis des années. La farine ou le beurre, par exemple, sont protégés par des taxes importantes à l’importation, contrairement aux produits transformés qui ne sont que faiblement taxés. Les artisans boulangers locaux sont donc touchés par deux effets négatifs: d’abord le consommateur croit que ces produits sont suisses, ensuite les prix plus bas installent une situation de concurrence déloyale".

Combat de longue haleine

John Schmalz précise que les actions ont débuté en septembre 2018. Un long travail de sensibilisation dans un contexte où développement durable, économie circulaire et consommation locale sont au cœur des préoccupations. "Pendant la session des Chambres fédérales, nous avons organisé des dégustations de pain artisanal local sous la Coupole durant deux semaines. L’intérêt était bien là. Cette action a motivé le lancement d’une interpellation et de plusieurs motions pour, au final, aboutir à ce changement d’ordonnance. Mettre des taxes douanières supplémentaires sur les importations est impossible dans le cadre des accords bilatéraux. Mais se pencher sur la déclaration d’origine des produits était plutôt rassembleur", souligne le directeur du CAGE avant d’ajouter: "De l’agriculteur à la grande distribution, la filière céréalière est composée de nombreux acteurs. Quand tout le monde a des intérêts communs, mais autant d’intérêts croisés, il est difficile d’arriver rapidement à un changement.".

De son côté, l’ASSAF ne compte pas arrêter là le combat sur la transparence des produits vendus dans le domaine alimentaire. L’organisation demande au Conseil fédéral de mettre en œuvre une motion de Jacques Nicolet (UDC/VD), soutenues par les chambres fédérales, exigeant une déclaration claire du pays d’origine sur les denrées alimentaires produites ou préparées à l’étranger, telles que des lasagnes ou des produits laitiers transformés. En outre, l’ASSAF soutient la déclaration du transport aérien des denrées alimentaires, comme le demande Christine Badertscher (Verts/BE) dans une initiative parlementaire.

L’interview de John Schmalz dans son intégralité menée par Kalina Anguelova d’AGIR est à lire ici.

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