Pierre-Yves Felley, Directeur de la Chambre valaisanne d’agriculture, direction@agrivalais.ch
Aujourd’hui à 09:07
Nous sommes rarement conscients que nous sommes confrontés en permanence dans notre vie quotidienne à des molécules issues de la chimie de synthèse. Elles se caractérisent par le fait qu’elles n’existent pas à l’état naturel: elles sortent de laboratoires. Presque chaque jour, les médias nous relatent une nouvelle étude pointant une source insoupçonnée de produits chimiques qui envahissent notre environnement, notre eau, notre air. Petit florilège de récentes découvertes.
Qu’un pneu répande des morceaux de caoutchouc par abrasion sur les routes ne surprend guère. Mais l’EPFL a montré que les pneus contiennent des additifs chimiques qui sont libérés simultanément. Ils envahissent l’air et l’eau et finissent par contaminer tout l’environnement, y compris nos plantes comestibles.
D’autres additifs imprègnent les semelles des chaussures de grimpe. Leur concentration dans l’air des halles d’escalade est supérieure à celle relevée près de routes fortement fréquentées.
Mettons-nous à l’abri chez soi, pensez-vous? Erreur! L’air de nos logements est chargé de substances dangereuses dont nous sous-estimons la gravité: composés organiques volatiles, particules fines, moisissures. Leur concentration est telle que sans aération régulière, l’air de nos intérieurs est plus malsain que l’air extérieur, même en ville.
Alors partons au grand air sur nos montagnes! Pas de chance, nous y retrouvons les PFAS, ces polluants éternels que nous appliquons sans malice pour farter nos skis ou imperméabiliser nos souliers et habits et qui perdurent dans l’environnement.
Ces innombrables molécules, nous les inhalons, les ingérons. Seule une infime part est détectable, l’immense masse échappe aux radars. Leur toxicité est très souvent totalement inconnue, faute d’études. Mais les scientifiques parlent de neurotoxiques, neuro-inflammatoires, dommages pulmonaires, dysfonctionnements du système hormonal, perte de fertilité, cancers.
Il est bon de rappeler cette réalité à celles et ceux qui pointent du doigt exclusivement les produits phytosanitaires utilisés dans l’agriculture. Les PPh sont dûment référencés, détectables et leurs effets indésirables sont répertoriés.