Fritz Glauser, Président de la Fédération suisse des producteurs de céréales (FSPC), fritz.glauser@fspc.ch
Aujourd’hui à 08:38
En 2024, quelques sclérotes d’ergot avaient été détectés dans les céréales (blé, seigle et épeautre). En 2025, ce problème s’est fortement accru dans certaines régions, conduisant dans les cas les plus graves à la destruction de la marchandise, la contamination étant trop importante même pour le secteur fourrager.
Si les causes de cette contamination ne sont pas encore clairement définies, une piste sérieuse est la présence de graminées (vecteurs de la maladie) dans et autour des champs.
Sans-labour, renoncement aux herbicides, bords de champs non fauchés, résistances à certains produits et retraits de matières actives: ces facteurs favorisent la présence de graminées et augmentent les risques de trouver des sclérotes dans nos récoltes!
Le retour de l’ergot, ponctuel, espérons-le, constitue un signal alarmant: la pression des maladies, des ravageurs et des adventices progresse et les moyens de lutte sont limités, voire même parfois inexistants. Si l’intensification de la deuxième moitié du XXe siècle a parfois été mal maîtrisée et exagérée, nous constatons aujourd’hui exactement l’inverse: un retour dangereux à une production trop extensive.
Chaque année est différente et l’adaptation reste le maître-mot pour les producteurs. Il serait faux de penser que les problèmes du passé ne sont plus d’actualité, comme le montre à titre d’exemple le cas de l’ergot. Même si les producteurs ne les utilisent pas chaque année, des produits phytosanitaires performants doivent rester accessibles, afin de garantir une production en quantité suffisante, rentable et respectant des normes de plus en plus strictes. Chaque kilo de denrées alimentaires détruit à cause de problèmes de qualité devra être importé. Et ce gaspillage alimentaire-là, on peut l’éviter!
Dans notre époque fascinante et interconnectée, nous avons l’opportunité de développer une compréhension plus nuancée du monde qui nous entoure. Face à la richesse et à la diversité des enjeux contemporains, nous devons choisir de cultiver notre capaci...
