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Suisse

Valais. Un tandem féminin gagne le Prix de l’Entremont

Le Conseil du district a décerné le 21 novembre le Prix de l’Entremont 2024 à Magali Jacquemettaz et Martine Jaques-Dufour pour leur importante contribution au dynamisme agricole du Grand Entremont et les liens qu’elles ont su créer avec les destinations touristiques.

Magali Jacquemettaz et Martine Jaques-Dufour.DR

(COMM.)

(COMM.)

22 novembre 2024 à 09:47

Temps de lecture : 4 min

Chaque année le Conseil de district d’Entremont avec les Communes de Bourg Saint-Pierre, Liddes, Orsières, Sembrancher et Val de Bagnes remettent un prix pour distinguer un mérite particulier valant la peine d’être cité en exemple et contribuant au rayonnement du district d’Entremont.

Ces dernières années, le prix a ainsi récompensé des sportifs, des musiciens ou des personnes engagées dans la culture ou la santé. En 2024, ce prix est remis pour la première fois à un tandem féminin, composé de Magali Jacquemettaz, agricultrice à la tête de l’Association pour la promotion de l’agriculture du Grand Entremont, et Martine Jaques-Dufour, coordinatrice et responsable marketing du Projet de développement régional (PDR) du Grand Entremont.

Un apprenti aussi récompensé

Le prix est également attribué à Robin Taramarcaz, vainqueur des SwissSkils 2022 dans le métier d’apprentissage carrossier-tôlier et récipiendaire d’une médaille d’excellence aux Wordskills 2024 à Lyon. Si les résultats exceptionnels de ce jeune sont suffisamment explicites, pourquoi avoir aussi choisi un duo féminin pour le prix de l’Entremont 2024? Le préfet de l’Entremont, Alain Maret, et la vice-préfète, Marie-Luce Pouget, expliquent ce choix.

«Un projet commun»

«Notre district d’Entremont et la Commune de Bovernier ont réalisé un PDR entre 2018 et 2024 qui a permis à notre région de bénéficier d’un important soutien financier de la Confédération et du Canton du Valais pour mener à bien dans nos vallées plusieurs projets d’améliorations ou de créations d’infrastructures agricoles et agritouristiques. Chacun de ces projets a été mené individuellement par une coopérative agricole, un consortage, une bourgeoisie ou une famille paysanne. Mais l’objectif de ce PDR était aussi d’avoir un projet commun pour valoriser ensemble les produits locaux. L’Apage que préside Magali Jacquemettaz a ainsi mis en place un label collectif: «Grand Entremont - Le goût des cimes». Mais encore fallait-il réussir à fédérer les agriculteurs et les producteurs derrière cette marque. Or, convaincre chacun n’était pas forcément gagné!», a expliqué Alain Maret.

Marie-Luce Pouget: «Oui, et c’est là que l’énergie, l’enthousiasme et le travail de Magali et Martine ont été déterminants. Il a fallu donner envie à chacun de se regrouper derrière cette identité commune du Grand Entremont malgré les différences, les particularités de chaque projet et quelques tensions qui existaient au préalable entre les différents prestataires. Nos deux responsables ont su travailler de façon très complémentaire, avec l’une qui est plus terrienne, ancrée dans les préoccupations paysannes, et l’autre toujours en ébullition pour proposer des idées pertinentes et créatives pour avancer. Ensemble elles ont œuvré avec cœur mais humilité non seulement pour renforcer la cohésion du monde agricole mais aussi pour créer des liens avec le tourisme, la culture et les consommateurs».

«Effectivement, le dynamisme du Grand Entremont qui a été rendu possible grâce à la motivation, la créativité et la force de persuasion de Magali et Martine, contribue aujourd’hui à décloisonner l’agriculture: avec les actions qui ont été menées pendant le PDR, chacun réalise mieux que le secteur agricole est une partie importante de l’identité de nos vallées alpines, qu’il participe pleinement à notre économie, que nos paysannes et nos paysans sont garants de savoir-faire et de pratiques qu’il faut pouvoir transmettre aux générations suivantes», enchaîne Alain Maret.

«En effet, le travail fourni par nos deux lauréates a mis en avant l’extraordinaire richesse de nos terroirs où sont produites chaque année près de 120 000 meules du fameux Raclette du Valais AOP ainsi que de nombreuses tommes, des yogourts, du beurre, de la viande issue de bêtes qui ont pâturé nos prairies et nos alpages, des plantes aromatiques et médicinales, du miel, des céréales, du vin, de l’Abricotine AOP et même une eau minérale premium qui jaillit du Catogne. Quelle richesse, mais encore fallait-il la mettre en avant!», explique Marie-Luce Pouget.

«Avec la promotion de nos produits locaux, et plus particulièrement avec la Corbeille du Grand Entremont qui fédère tous nos producteurs, notre région ajoute une dimension gourmande et agritouristique à ses nombreux atouts. Nous sommes donc très reconnaissants à notre tandem d’avoir su rallier tous les acteurs concernés, du paysan au commerçant, en passant par la restauration et le tourisme. Il y a certes encore beaucoup de travail à mener, mais les basessont solides et bien posées. Je peux même vous annoncer aujourd’hui que les Communes, nos destinations touristiques du Pays du Saint-Bernard et de Verbier-Val de Bagnes, ainsi que le secteur agricole ont décidé de financer la suite de la démarche du Grand Entremont dès 2025 après le PDR. Nous sommes tous convaincus que la dynamique en place est positive pour toute la région, que les produits locaux ont à l’avenir encore un rôle très important à jouer dans nos vallées, à la fois pour nos hôtes et la population indigène. Nous nous réjouissons donc de la poursuite de ce projet dynamique et fédérateur, et remercions une nouvelle fois notre binôme féminin ainsi que l’APAGE qui a porté le PDR,» conclu Alain Maret.

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