Environnement. Le Conseil des États soutient les agriculteurs face aux PFAS
Les exploitations agricoles dont les produits présentent des teneurs en PFAS trop élevées doivent être soutenues. Le Conseil des États a approuvé mercredi 4 juin une motion de commission visant à prendre en considération non seulement les effets sur la santé et l’environnement, mais aussi les conséquences économiques.
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ATS
4 juin 2025 à 13:40
Dans le canton de Saint-Gall, plusieurs exploitations se sont vues interdire l’année dernière la vente de leurs produits alimentaires au motif que ceux-ci présentaient trop de résidus de substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS), a rappelé Benedikt Würth (Centre/SG) pour la commission.
Il s’agit de soutenir urgemment les exploitations menacées économiquement, tout en continuant à chercher des solutions pour gérer les contaminations. La motion demande que, lors de la définition des valeurs limites des teneurs en PFAS, on tienne compte non seulement des risques que ces substances présentent pour la santé et l’environnement, mais aussi de l’applicabilité, des pollutions de fond existantes, de la cohérence avec d’autres valeurs limites et des conséquences économiques.
Les modifications sont spécifiques et ne changent pas les lignes directrices, selon M. Würth. Le Conseil fédéral était favorable au texte. Il inclura les facteurs mentionnés lors de la fixation des valeurs limites, a indiqué la ministre de l’intérieur Elisabeth Baume-Schneider. Son département est déjà en train d’élaborer une réglementation temporaire applicable à la commercialisation des produits concernés.
La proposition est pragmatique, a-t-elle estimé. Elle permet de garantir la protection de la santé des consommateurs en tout temps, tout en agissant en faveur de la survie économique des entreprises touchées.
Principe de précaution
La gauche et le PVL se sont opposés au texte. Les PFAS sont partout, dans le sol, dans l’eau ou dans l’air, a énuméré Tiana Moser (PVL/ZH). Mathilde Crevoisier Crelier (PS/JU) a rappelé «l’étendue et la dangerosité des PFAS sur la santé et l’environnement».
Elle a fustigé «une solution taillée sur mesure [...] au mépris de la sécurité et de la protection de la population». Et de relever que le texte ne fait nulle part mention d’un dédommagement financier ou d’éléments concrets pour soutenir la recherche ou réduire la dissémination des PFAS en amont.
Appelant à la responsabilité, Carlo Sommaruga (PS/GE) a plaidé pour le respect du principe de précaution. Sans succès. Le National doit encore se prononcer.