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Flore des alpages. Splendeurs de la diversité

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Texte et photos: Vincent Gremaud

Texte et photos: Vincent Gremaud

17 juin 2025 à 14:44

Temps de lecture : 2 min

En ce début du mois de juin, la météo invite à la randonnée en montagne. Une occasion de découvrir la vallée du Petit Mont, à cheval sur les communes de Bellegarde et de Val-de-Charmey (FR). Le soleil matinal n’a pas encore chassé la fraîcheur nocturne amplifiée par l’altitude (1390 m) et le vent. Alors qu’en plaine les faneuses sont à l’œuvre, les graminées, ici, sont encore à des stades peu avancés.

La gentiane de Clusius (<i>Gentiana clusii</i>) se plaît dans les étages subalpins supérieurs. On la retrouve sur des sols basiques, pauvres en nutriment, et très ensoleillés.
La gentiane de Clusius (Gentiana clusii) se plaît dans les étages subalpins supérieurs. On la retrouve sur des sols basiques, pauvres en nutriment, et très ensoleillés.

Cette année encore, le bétail, monté depuis peu, est au rendez-vous pour profiter de cette herbe tendre. Le tintement des cloches et toupins trahit leur présence. Les milieux se succèdent à un rythme effréné, en fonction de l’exposition, de la déclivité, du régime hydrique ou de l’altitude. L’homme joue aussi un rôle central dans cette diversité. Inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco, la saison d’alpage, et le pastoralisme qui lui est lié, a façonné ces paysages.

Caractéristique des milieux humides, le populage (<i>Caltha palustris</i>) s’avère toxique pour les bovins et les chevaux. Il peut provoquer des hémorragies et des diarrhées.
Caractéristique des milieux humides, le populage (Caltha palustris) s’avère toxique pour les bovins et les chevaux. Il peut provoquer des hémorragies et des diarrhées.

Après avoir traversé l’alpage du Schänis, on arrive sur le Gros Adrey, surplombé par un pâturage sec (PPS), sur les flancs du Cheval blanc. La route mène ensuite vers la Fregima à Tena, que l’on contourne, avant de déboucher devant le chalet du Lapé.

Du blanc, du jaune, du bleu, de l’orange, du violet, du gris et du rose viennent compléter la dominance des verts sur les différents pâturages. Même le néophyte aux connaissances floristiques limitées ne peut que s’émerveiller devant l’orchis mâle, une délicate orchidée.

Appelée aussi bleuet des montagnes, la centaurée des montagnes (<i>Centaurea montana</i>) est commune dans les Préalpes. Elle apprécie les sols calcaires, à pH neutre à basique.
Appelée aussi bleuet des montagnes, la centaurée des montagnes (Centaurea montana) est commune dans les Préalpes. Elle apprécie les sols calcaires, à pH neutre à basique.

Les plantes plus communes sont également dignes d’intérêt. Légumineuse aux qualités fourragères recherchées, le lotier corniculé (Lotus corniculatus) exhibe ses fleurs gracieuses d’un jaune puissant.

Le lotier corniculé est une légumineuse fourragère intéressante.
Le lotier corniculé est une légumineuse fourragère intéressante.

Comme toutes les renonculacées, les trolles d’Europe s’avèrent légèrement toxiques pour le bétail. Le chemin se poursuit en longeant la forêt du Lapé, où les arolles ont fini par dompter les éboulis rocheux, et en prenant de l’altitude vers la Fregima Devant.

Le myosotis alpestre (<i>Myosotis alpestris</i>) résiste bien au froid.
Le myosotis alpestre (Myosotis alpestris) résiste bien au froid.

Des gentianes de Clusius jonchent le sol. Jusqu’au sommet des pâturages où se trouvent encore des névés, les branches sèches d’aulne qui jonchent le sentier témoignent de la lutte des exploitants de cet alpage contre cet envahisseur.

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