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Biodiversité

Alpages. Malgré les paiements directs, l’embroussaillement progresse

L’embroussaillement des alpages entraîne la perte de surfaces herbagères et la disparition de paysages culturels typiques. Or, malgré des paiements directs plus élevés, les buissons continuent de progresser, selon une étude d’Agroscope.

Les animaux de rente jouant un rôle prépondérant dans la lutte contre l’embroussaillement, exclure des surfaces de la pâture peut ainsi avoir des conséquences fâcheuses, note Agroscope.iStock

ATS

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15 juillet 2025 à 13:56, mis à jour à 14:04

Temps de lecture : 2 min

L’embroussaillement contribue en outre au recul de la biodiversité, a indiqué mardi 15 juillet le Centre fédéral de compétences pour la recherche agricole (Agroscope) dans un communiqué. En Suisse, l’embroussaillement est principalement dû à l’aulne vert.

Pour lutter contre ce phénomène, il existe diverses incitations sous forme de paiements directs pour l’économie alpestre. En 2014, la Confédération a augmenté l’un d’entre eux ou en a introduit deux nouveaux.

Les contributions d’estivage ont ainsi été revues à la hausse. Dans cette étude, Agroscope a examiné pour la première fois les effets des subventions sur les prairies et l’embroussaillement à l’aide de données provenant d’exploitations alpestres du canton des Grisons.

Les résultats montrent que l’augmentation des paiements directs a entraîné, en moyenne, une perte de 2% des surfaces herbagères par exploitation en raison de l’embroussaillement. Cela correspond à une perte moyenne de 4,7 ha d’herbages par exploitation en 10 ans.

Les paiements directs peuvent donc avoir des effets non souhaités, selon les auteurs. En revanche, leur influence sur la richesse en espèces, la diversité des éléments structurels ou le revenu n’a pas été étudiée dans le cadre de cette recherche.

Explications possibles

Plusieurs hypothèses pourraient expliquer le phénomène. La répartition spatiale des animaux de rente a changé: afin de protéger les espèces sensibles dans les surfaces de promotion de la biodiversité, ces dernières ont parfois été exclues de la pâture, ce qui a eu pour conséquence indirecte d’accélérer l’embroussaillement.

Les animaux de rente jouant un rôle prépondérant dans la lutte contre l’embroussaillement, exclure des surfaces de la pâture peut ainsi avoir des conséquences fâcheuses, note Agroscope.

Les paiements directs ont parfois entraîné une diminution du broyage sur les surfaces de promotion de la biodiversité nouvellement mises en place. Le broyage est considéré comme la méthode la plus efficace et la moins coûteuse pour lutter contre l’embroussaillement.

Cette combinaison d’incitations inopportunes pourrait avoir favorisé de manière significative l’évolution observée. Des recherches supplémentaires sont toutefois nécessaires pour mieux comprendre ces mécanismes, conclut Agroscope. L’étude est parue dans le Journal of Agricultural Economics.

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