Énergie. Résultat mitigé pour les installations de biogaz agricole
Les nouvelles conditions cadres pour les installations de biogaz agricole sont connues. Selon Ökostrom Schweiz, elles sont clairement insuffisantes pour les installations actuellement en fonctionnement, alors que les nouveaux projets bénéficient de meilleures perspectives.
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(COMM.)
22 novembre 2024 à 15:22
Après l’adoption de la Loi sur l’électricité, le Conseil fédéral a décidé mercredi 20 novembre 2024 comment celle-ci sera mise en œuvre au niveau de l’ordonnance. Les ordonnances fraîchement publiées entreront en vigueur le 1er janvier 2025. Elles fixent notamment les conditions cadres pour les installations de biogaz agricole. Celles-ci produisent de l’électricité renouvelable tout au long de l’année et jouent un rôle clé dans la protection du climat dans l’agriculture. Lors de la consultation, Ökostrom Schweiz s’est notamment engagée pour une solution de remplacement viable pour les installations existantes qui ne seront plus soumises à la rétribution à prix coûtant du courant injecté (RPC) dans les années à venir.
Avenir menacé
Malgré les améliorations ponctuelles apportées lors de la procédure de consultation, les premiers calculs de l’association professionnelle montrent que les conditions cadres adoptées par le Conseil fédéral ne suffiront pas à garantir la rentabilité des installations de biogaz agricoles existantes à l’avenir. Après l’expiration de la RPC, les exploitants perdront environ 40% de leurs recettes d’électricité. Malgré les origines paysannes du chef du Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC), le conseiller fédéral Albert Rösti, ce sont justement les installations de biogaz agricole qui voient leur avenir menacé. Rien que d’ici 2030, une installation sur trois en Suisse sera concernée. Elles devront pour la plupart cesser de produire de l’électricité. Michael Müller, exploitant d’installation et président d’Ökostrom Schweiz, critique: «Les installations existantes ont fait leurs preuves dans la pratique et sont construites sur des sites adaptés, là où se trouvent les résidus organiques. Débrancher ces installations est très discutable d’un point de vue économique».
Des perspectives à long terme
La situation est différente pour les nouveaux projets de biogaz. Pour eux, les conditions de soutien s’améliorent avec les taux de rémunération publiés dans le système de la «prime de marché flottante». Ce système rappelle l’ancienne rétribution à prix coûtant (RPC) et doit couvrir les coûts de production d’une installation sur une période de 20 ans. Ronan Bourse, président de la direction générale de l’association faîtière Ökostrom Schweiz, résume les choses ainsi: «Pour les nouveaux projets, la prime de marché flottante est une option prometteuse. Elle crée une sécurité de planification à long terme pour la construction et l’exploitation d’installations de biogaz agricoles. Les porteurs de projets doivent cependant examiner soigneusement la rentabilité de leur projet».
La politique doit agir
Ökostrom Schweiz est déçu que la demande de la branche concernant les installations existantes ait été si peu entendue, bien qu’elle ait été largement soutenue par de nombreuses organisations du secteur dans le cadre de la consultation. Nous demandons aux décideurs politiques d’apporter d’urgence des améliorations. Il faut une solution équitable et adaptée pour les installations existantes afin de garantir à long terme la production de biogaz en Suisse.