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Libre-échange. La Suisse a conclu un accord avec le Mercosur

La Suisse et les autres États membres de l’AELE ont conclu mercredi 2 juillet un accord de libre-échange avec le Mercosur, selon l’Association européenne de libre-échange (AELE). Les négociations avaient débuté en 2017.

Le ministre de l’économie Guy Parmelin se trouve actuellement à Buenos Aires en Argentine.iStock

ATS

ATS

2 juillet 2025 à 16:35, mis à jour à 16:55

Temps de lecture : 2 min

Une porte-parole de l’AELE a confirmé cette information de l’agence Reuters à Keystone-ATS. Le ministre de l’économie Guy Parmelin se trouve actuellement à Buenos Aires en Argentine, selon plusieurs déclarations sur X.

Berne avait annoncé en février espérer une signature d’ici la fin de l’année. Les négociations entre cette zone de libre-échange d’Amérique latine et l’AELE, qui comprend la Suisse, la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein, durent depuis des années.

Une économie allant jusqu’à 180 millions de francs par an est attendue. Ce type de partenariat ne fait pas l’unanimité, surtout dans les milieux agricoles. Les agriculteurs critiquent l’accord avec le Mercosur pour plusieurs raisons.

Ils dénonçaient une concurrence déloyale due aux normes environnementales, sanitaires et sociales moins strictes en Amérique du Sud, permettant des coûts de production plus bas, notamment pour la viande bovine, le sucre ou la volaille. Ils craignent une chute des prix et une menace sur leurs revenus, ainsi qu’une perte de souveraineté alimentaire.

De plus, ils pointent les risques de déforestation accrue, notamment en Amazonie, en raison de l’augmentation des exportations agricoles sud-américaines, incompatibles avec les objectifs climatiques européens. Enfin, ils reprochent un manque de réciprocité dans les engagements et une insuffisance des garanties pour protéger les filières locales.

L’UE, qui a signé un accord en décembre avec le Mercosur, fait face au holà de la France notamment, bloquant une ratification du texte au sein du bloc européen.

L’USP prend note

Contactée, l’Union suisse des paysans dit prendre note de la conclusion de l’accord entre Berne et le Mercosur. «Nous analyserons attentivement le résultat afin d’évaluer les opportunités et les risques pour l’agriculture suisse», indique sa porte-parole Sandra Helfenstein.

L’enjeu est de savoir quelles concessions ont été faites pour les produits agricoles sensibles tels que la viande bovine, le lait ou le vin, précise-t-elle. Auquel cas des mesures d’accompagnement seront nécessaires pour compenser les «pertes de compétitivité».

Les Vert-e-s «prêts» pour le référendum

Les Vert-es indiquent de leur côté craindre que la protection de la forêt tropicale et les droits des populations locales «ne soient définitivement sacrifiés sur l’autel d’un libre-échange agricole effréné». Ils se disent déjà «prêts» pour le référendum.

La faîtière de l’industrie Swissmem salue elle une «nouvelle étape pour la politique commerciale extérieure de la Suisse». Elle voit une opportunité d’alléger la charge des droits de douane qui pèsent sur le pays.

Une fois signé par toutes les parties, l’accord devra passer par le Parlement et un éventuel vote populaire en cas de référendum. Le conseiller national Jean-Luc Addor (UDC/VS), membre du groupe d’amitié parlementaire avec l’Amérique latine, avait dit en février s’attendre à de durs débats.