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Politique agricole

France. Pas question de réautoriser des pesticides interdits

Le gouvernement français n’entend pas «revenir en arrière» en réautorisant des pesticides qui ont été interdits dans le pays comme le réclament notamment les betteraviers à propos d’un insecticide, a assuré mardi 6 février le ministre de l’agriculture Marc Fesneau.

Photo IStock

ATS

ATS

7 février 2024 à 09:40, mis à jour à 09:40

Temps de lecture : 3 min

Dans le cadre de la crise agricole qui secoue le pays, la Confédération générale des betteraviers (CGB), section spécialisée du syndicat agricole majoritaire FNSEA, demande à pouvoir à nouveau pulvériser de l’acétamipride, un insecticide de la famille des néonicotinoïdes - qualifié de «tueur d’abeilles» par les défenseurs de l’environnement et interdit depuis 2016 en France.

Ils font valoir que les Allemands ont encore cet outil à disposition pour protéger des pucerons les plants de betteraves à sucre.

C’est pour les betteraviers un exemple de «surtransposition» car Paris a interdit les néonicotinoïdes avant ses voisins. Pour la CGB, la filière s’est trouvée démunie après l’interdiction de l’utilisation de semences enrobées de cette substance en Europe fin 2022, alors le seul usage encore permis par dérogation en France.

«La trajectoire européenne, c’est la suppression à terme de l’ensemble des néonicotinoïdes et apparentés. En 2016, il a été décidé d’interdire les néonicotinoïdes et apparentés, ce qui était une erreur. Bon. On ne va pas faire des marches arrière et des marches avant permanentes», a déclaré mardi 6 février le ministre de l’agriculture, lors de la conférence de presse de présentation du Salon de l’agriculture 2024.

«S’il y avait lieu de changer quelque chose, il faudrait une loi. On est plutôt à travailler, nous, sur les alternatives. (… ) Le sujet n’est pas de revenir en arrière sur ces sujets-là. (… ) Si vous ouvrez cette boîte-là, j’ai aussi des gens qui me demandent le phosmet, (… ) le diméthoate [des insecticides interdits dans l’UE], avec quand même des toxicités qui sont avérées», a-t-il ajouté.

«Personne ne va dire que les molécules qui sont jugées comme cancérogènes (… ) ne le sont plus du jour au lendemain, donc il faut quand même garder raison sur ces sujets-là», a insisté Marc Fesneau.

Face à la colère des agriculteurs qui manifestaient dans le pays, le gouvernement français a annoncé le 1er février qu’il allait «mettre en pause» le plan qui fixe des objectifs de baisse d’usage des pesticides d’ici 2030.

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