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Droits de douane. La résolution du conflit commercial avec les États-Unis impactera l’agriculture

Les droits de douane imposés à la Suisse par l’administration du président américain Donald Trump passeront de 39 à 15%. Parmi les concessions faites par la Confédération se trouvent des produits agricoles.

Le ministre de l’économie Guy Parmelin a décroché un accord après une visite éclair à Washington jeudi 13 novembre.iStock

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Aujourd’hui à 09:10, mis à jour à 09:37

Temps de lecture : 3 min

Les droits de douane imposés à la Suisse par l’administration du président américain Donald Trump passeront de 39 à 15%. Le ministre de l’économie Guy Parmelin a décroché un accord après une visite éclair à Washington jeudi 13 novembre, a annoncé vendredi 14 le Conseil fédéral.

La Suisse n’a fait aucune concession qui limiterait sa capacité d’action ou sa neutralité, a assuré le Vaudois. Elle reste «autonome», mais elle s’est engagée à ce que des entreprises helvétiques investissent aux États-Unis 200 milliards de dollars américains d’ici fin 2028.

Berne a fait encore d’autres concessions, concernant par exemple l’amélioration de la reconnaissance de normes américaines en Suisse, notamment dans le secteur automobile. Elle abaissera aussi, en même temps que les États-Unis, ses droits de douane sur une palette de produits américains.

Le ministre a cité le poisson, les fruits de mer ainsi qu’une sélection de produits agricoles non sensibles pour la Suisse. Les résultats ne posent pas de problème pour l’agriculture helvétique, a affirmé le Vaudois. «Le Conseil fédéral défend résolument les intérêts de la Suisse.» Celle-ci accordera ainsi aux États-Unis des contingents tarifaires bilatéraux en franchise douanière pour une sélection de produits américains: 500 tonnes pour la viande de bœuf, 1000 tonnes pour la viande de bison et 1500 tonnes pour la viande de volaille.

Poulet au chlore

Dans une interview accordée aux journaux Tamedia, Guy Parmelin s’est exprimé sur les poulets traités au chlore que les États-Unis souhaitent exporter en Suisse. «Nous sommes prêts à mener cette discussion», répond le ministre. «Il s’agit d’un petit contingent. Nous aboutirons peut-être à une solution similaire à celle adoptée pour la viande bovine traitée aux hormones, qui doit être étiquetée», a déclaré M. Parmelin. «Le consommateur peut ainsi décider lui-même ce qu’il souhaite acheter. Depuis que nous avons introduit les étiquettes, les importations sont passées de 800 tonnes à 250 tonnes», a expliqué le conseiller fédéral.

Dans la déclaration d’intention conjointe, publiée en anglais, il est indiqué: «Les États-Unis et la Suisse ont l’intention de coopérer en vue de rationaliser les exigences sanitaires en matière d’étiquetage et de certificats, en particulier pour le bœuf, le bison et les produits laitiers.»

Exportation de Gruyère

L’Interprofession du Gruyère (IPG) prend acte, lundi 17 novembre, de l’annonce de la baisse des droits de douane américains à 15%. Cette évolution constitue un «signal positif» pour les exportations de Gruyère AOP vers les États-Unis.

Toutefois, l’organisation appelle à la prudence. Les produits déjà exportés restent soumis au taux de 39%, dont les effets économiques continueront de se faire sentir en raison de la latence inhérente aux chaînes logistiques et commerciales. «Il faudra donc du temps avant que la réduction annoncée ne se traduise concrètement pour la filière.»

La mise en œuvre de l’accord avec les États-Unis prendra en effet un peu de temps, a précisé Guy Parmelin. «Le but est de le faire dès que possible en se coordonnant avec les États-Unis.» Actuellement, l’accord n’est pas contraignant. Le Conseil fédéral préparera rapidement un mandat de négociation qu’il mettra en consultation. Le Parlement devra donner son feu vert. Et au final, le peuple pourra se prononcer en cas de référendum. Ensuite seulement, s’il est accepté, l’accord sera contraignant.