PA 2030. Bio Suisse communique ses demandes
Bio Suisse salue l’examen de nouveaux instruments dans le cadre de la PA30+ et souligne que les mesures liées au commerce de détail et à la restauration collective peuvent stimuler la demande, mais qu’il faut aussi des incitations financières pour la consommation et la production afin d’assurer la viabilité économique de l’écologie.
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Bio Suisse
Aujourd’hui à 09:07, mis à jour à 09:19
Les entreprises agricoles suisses ont besoin de clarté et d’orientation afin de pouvoir travailler dans le sens de l’objectif général fixé par la Confédération. Cela vaut tant pour les entreprises qui dépendent fortement du système des paiements directs que pour celles qui sont axées sur le marché. Bio Suisse soutient l’orientation donnée par l’OFAG et salue la création de nouveaux instruments destinés à créer des incitations tout au long de la chaîne de valeur jusqu’à la consommation. La résolution des conflits d’objectifs simplifie les choses, indique un communiqué de presse de Bio Suisse, le 28 août 2025.
Les conflits d’objectifs d’ordre politique doivent également être résolus au niveau politique. L’aménagement du territoire, l’alimentation, la santé, la législation environnementale et la politique agricole doivent être considérés ensemble. Il convient également d’analyser les cas où les lois imposent des exigences contradictoires à l’agriculture.
L’agriculture suisse vit de sa crédibilité
La bonne nouvelle: en Suisse, nous disposons d’une bonne base grâce au système de paiements directs et à une chaîne de création de valeur engagée. Ce système peut toutefois encore être amélioré pour résoudre les conflits d’objectifs de manière plus efficace.
L’implication du commerce de détail ainsi que des consommateurs est un levier important pour réduire les conflits d’objectifs pour l’agriculture. C’est la seule façon de définir des objectifs communs pour l’ensemble de la chaîne de création de valeur. De bons partenariats et une collaboration basée sur la confiance au sein de la chaîne de valeur sont un atout précieux et un facteur clé, notamment pour la Suisse. L’agriculture suisse et en particulier ses labels vivent de la crédibilité et de la grande confiance de la population. Des thèmes importants font défaut: climat, agriculture de montagne et alpages, biodiversité
Le thème du climat est encore totalement absent du concept global de l’OFAG. C’est inquiétant, car l’agriculture est déjà sous pression à cause des événements météorologiques extrêmes qui ne feront que s’accentuer à l’avenir. Il est nécessaire de prendre des mesures pour s’adapter au changement climatique (p. ex. en ce qui concerne l’eau/l’irrigation/le stockage de l’eau, la rétention d’eau dans le sol, la protection des plantes dans la construction, la résilience des méthodes de culture, les variétés robustes) et de mettre rapidement en œuvre la stratégie climatique de l’OFAG.
La moitié des repas pris à l’extérieur
Concrètement, les entreprises devront faire face à des coûts élevés sous forme de dommages (pertes de récolte) ou d’investissements d’adaptation nécessaires. Les mesures visant à améliorer les structures doivent être mieux ciblées afin de permettre le financement des mesures d’adaptation au changement climatique. Les méthodes de gestion de l’agriculture biologique ont un impact positif sur les propriétés du sol en ce qui concerne l’adaptation climatique et devraient donc être encouragées dans la PA30+.
Le concept global de la PA30+ ne prévoit en outre aucune mesure concrète pour réduire les écarts de revenus entre les régions de plaine et les régions de montagne. Pour les entreprises durables dans les régions de montagne, les paiements directs constituent une contribution importante à la rémunération du travail. Les entreprises bios contribuent énormément à la biodiversité dans les régions de montagne. Ces prestations doivent encore être renforcées.
La dimension sociale fait également défaut dans le concept global et dans les réflexions de l’OFAG. Ces questions vont pourtant fortement concerner l’agriculture, notamment en raison du renouvellement générationnel qui se profile. L’Union suisse des paysannes et des femmes rurales (USPF) est la seule organisation à avoir à ce jour soumis publiquement des propositions à ce sujet. Un point très important qui y est abordé est la part toujours élevée de la main-d’œuvre gratuite dans l’agriculture et sa répartition entre les sexes. La dimension sociale est essentielle pour atteindre les objectifs écologiques et économiques et doit être abordée de manière concrète dans la PA30+.
Il est également incompréhensible que des objectifs ne soient pas définis pour la restauration collective: 50% des repas sont pris à l’extérieur. Il existe déjà de nombreux concepts éprouvés dans divers cantons et villes.