Agriculture urbaine. Lausanne veut devenir encore plus agricole
Lausanne veut en faire davantage pour développer l’agriculture en ville. Après une première série de projets, la capitale vaudoise a présenté lundi 30 juin de nouvelles mesures, destinées à augmenter le nombre de jardins et d’arbres fruitiers, à soutenir les fermiers et à renforcer les circuits courts.
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Ville de Lausanne
ATS
30 juin 2025 à 14:19
Pour les jardins, l’objectif consiste à avoir un potager «au pied de chaque habitation», a relevé lundi devant la presse Natacha Litzistorf, la municipale en charge de l’environnement. Elle a ajouté que la Ville était sur la bonne voie, le nombre de jardins ayant déjà triplé entre 2018 et 2024 (de 51 à 152), grâce notamment à la création de jardins dits «de poche».
Le nombre de bénéficiaires a, lui, doublé pour atteindre près de 2800 ménages. La municipale écologiste a souligné qu’il y avait une «énorme» liste d’attente de particuliers désireux de se mettre au jardinage, mais que le défi consistait désormais à trouver de nouvelles surfaces.
Pour la période 2025-2030, Lausanne veut inciter des propriétaires privés à créer des potagers pour l’ensemble de leurs locataires, a expliqué David Bourdin, chef de division Domaines et patrimoine. Huit potagers de la sorte sont déjà prévus.
De nouveaux jardins de poche (30) et pédagogiques (10) devraient aussi s’ajouter à l’offre. Pour les arbres fruitiers, la Ville en recense désormais 1400, contre seulement 550 en 2017. Plus de 6000 arbres ont aussi été plantés dans un vaste verger à Rovéréaz. Ces arbres étant encore jeunes, la production va véritablement démarrer dans les prochaines années.
Parmi les projets à venir, il est prévu de créer trois vergers participatifs.
Un «hub» au Chalet-à-Gobet
Lausanne souhaite aussi continuer de soutenir les domaines agricoles vers leur transition écologique. Trois fermiers sur les huit que compte la Ville sont désormais en bio. Les autres ont jusqu’en 2038 pour le faire.
Lausanne souhaite aussi créer une nouvelle ferme pédagogique à la Blécherette. Elle veut également investir pour créer une réserve d’eau sur son alpage des Amburnex. En matière de distribution et circuits courts, la vente directe continuera à être renforcée grâce aux travaux en cours ou prévus à Rovéréaz et au Chatelard.
La Ville désire aussi renforcer «l’offre destinée à la restauration collective», a poursuivi David Bourdin. Il a ajouté que Lausanne allait étudier la faisabilité d’utiliser les anciennes écuries du Chalet-à-Gobet pour créer «un hub» de transformation ou distribution de produits locaux bio.
«Pas un gadget»
Pour financer ces différentes mesures, la Municipalité soumet au Conseil communal une demande de crédit de 1,67 million de francs, dont 1,2 million via le Fonds du développement durable. S’y ajoutent 477 000 francs issus de subventions cantonales et fédérales.
Pour Natacha Litzistorf, l’agriculture urbaine «fait partie de l’ADN de Lausanne» et il y a lieu de la développer, mais sans entrer en concurrence avec l’agriculture traditionnelle. «Ce n’est pas un gadget», a-t-elle ajouté. Et de lister ses bienfaits pour l’alimentation, la biodiversité, l’économie locale, les relations entre habitants et les liens ville-campagne.