Logo

Animaux

France. Des heurts dans une ferme où des vaches doivent être abattues

Les gendarmes ont fait usage de gaz lacrymogènes, mardi 2 décembre, afin d’évacuer des manifestants dans une ferme du Doubs. Dans cette exploitation, des vétérinaires doivent abattre 83 vaches au nom de la lutte contre la dermatose nodulaire contagieuse (DNC).

Sur l’EARL Lhomme, la Confédération paysanne et la Coordination rurale ont uni leurs forces pour empêcher l’abattage d’un troupeau de bovins touché par la DNC, malgré une vaccination cinq semaines auparavant.Confédération paysanne

ATS

ATS

Aujourd’hui à 15:26

Temps de lecture : 2 min

Quelque 175 gendarmes ont été déployés et deux personnes interpellées dans cette exploitation de Pouilley-Français, près de Besançon. Le propriétaire avait lancé un appel, relayé par la Coordination rurale et la Confédération paysanne, à se rassembler afin d’empêcher les abattages. En fin de matinée, les gendarmes ont procédé à des tirs de gaz acrymogènes autour de l’étable, afin de dégager l’accès pour les services vétérinaires, a constaté l’AFP.

«C’était ultra-violent», a dénoncé Stéphane Galais, porte-parole national de la Confédération paysanne présent sur place. «On ne supporte plus cette façon autoritaire de gérer les crises sanitaires».

Manifestation interdite

Le préfet du Doubs, Rémi Bastille, avait interdit lundi soir toute manifestation «aux abords de l’exploitation». Dans un communiqué diffusé mardi matin, la préfecture a fait état de quelque 300 manifestants, face à «un dispositif de sécurité composé de 175 gendarmes». «Si la majorité des manifestants sont calmes et pacifiques, les forces de l’ordre ont dû procéder à deux interpellations», selon la préfecture.

«Les forces de l’ordre ont effectué un tir défensif de LBD face à des tracteurs en mouvement vers des gendarmes, mais aucune personne n’a été blessée», ajoute-t-elle. Le procureur de la République de Besançon, Cédric Logelin, a précisé que les deux personnes interpellées sont poursuivies pour «violence avec arme» et refus d’obtempérer par conducteur d’un véhicule.

Il a ajouté que le conducteur du tracteur «a été touché à l’épaule» et que des examens médicaux sont en cours pour les deux gardés à vue.

Recours pendant

Les organisations agricoles ont saisi le tribunal administratif de Besançon qui devait trancher en référé sur un recours contre l’abattage du troupeau. Les bovins ont été vaccinés contre la DNC mais une vache a été testée positive, ce qui doit entraîner d’après les services de l’État l’abattage de tout le troupeau.

L’épouse de l’exploitant a déclaré que la vache en question «va très bien» et que les nodules qui sont apparus pourraient être liés à sa vaccination. Elle a indiqué avoir demandé à la ministre de l’Agriculture Annie Genevard, originaire du Doubs, d’intervenir. «Elle fait la sourde oreille, on n’a aucune nouvelle», a-t-elle regretté.

Selon Laurence Lyonnais-Meslob, porte-parole de la Confédération paysanne dans le Doubs et le Territoire de Belfort, les bovins «peuvent être mis sous surveillance, mis sous cloche et voir comment les choses évoluent, sachant que tous les élevages autour sont vaccinés. Le risque (de contagion) est très, très, très faible».

À l’autre bout du pays, une centaine de manifestants ont tenté lundi de s’opposer à l’abattage, dans les Pyrénées-Orientales, d’environ 80 bovins dans le cadre de la lutte contre la DNC, avant d’être délogés par les gendarmes.