Stephan Hagenbuch, Directeur des Producteurs suisses de lait, stefan.hagenbuch@swissmilk.ch
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Les discussions sur un accord de libre-échange entre la Suisse et les pays du Mercosur ont débuté il y a environ dix ans. Un premier accord a été conclu en 2019, et le conseiller fédéral Guy Parmelin a présenté un accord final en juillet 2025. L’Union européenne (UE) a déjà annoncé la conclusion d’un accord avec le Mercosur il y a un an, sans en dévoiler le contenu, ce qui a manifestement poussé la Suisse à agir.
Pour l’industrie suisse d’exportation, cela devrait se traduire par des économies douanières d’environ 180 millions de francs par an, ce qui devrait permettre d’exonérer de droits de douane 95% des exportations suisses. Cet accord a été obtenu en grande partie grâce à des contingents tarifaires supplémentaires hors liste OMC portant sur environ 25 catégories de produits couvrant toute la gamme des produits agricoles, des pommes de terre à la viande bovine en passant par les chevaux vivants. L’accord contient également un accord visant à promouvoir l’agriculture durable, avec notamment pour objectif de renoncer à l’utilisation de stimulateurs de croissance hormonaux actifs et de supprimer progressivement l’utilisation d’agents antimicrobiens comme stimulateurs de performance chez les animaux. Un mécanisme de protection pour les situations d’urgence dans le secteur agricole est également prévu.
Le secteur laitier sera également concerné. Désormais, 990 tonnes de fromage suisse (à l’exception de la mozzarella) et divers produits transformés pourront être exportés en franchise de droits. À l’exception du fromage suisse et du chocolat suisse, ce dernier ne contient toutefois pratiquement aucune matière première suisse. L’importation en Suisse de 100 tonnes de beurre et de 300 tonnes de lait liquide (!) sera également officiellement autorisée. En outre, une protection est accordée à une liste de 112 indications géographiques, dont 10 noms de fromages AOP suisses, tels que Raclette du Valais, Tête de Moine, Vacherin fribourgeois, Vacherin Mont-d'Or et Gruyère; ce qui n’empêchera toutefois pas l’utilisation du nom «Gruyerito» dans les pays du Mercosur.
Dans l’ensemble, cet accord montre que l’agriculture suisse a principalement servi de monnaie d’échange.