Grands prédateurs. Neuchâtel a reçu l’autorisation de tirer quatre loups
Le Canton de Neuchâtel a reçu l’autorisation fédérale pour tirer quatre jeunes loups de la meute de la vallée de la Brévine. Cette mesure fait suite aux importants dommages causés aux animaux d’élevage ces dernières semaines sur ce territoire.
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ATS
Aujourd’hui à 11:39, mis à jour à 13:06
«Après avoir reçu l’accord de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV), l’État de Neuchâtel autorise la régulation partielle de la meute de la vallée de la Brévine», a-t-il indiqué jeudi 11 septembre dans un communiqué. Depuis le 6 août jusqu’à ce jour, sept bovins ont été tués et cinq blessés sur le territoire de la meute lors de sept attaques distinctes. Il s’agit de onze génisses et d’un veau âgé de trois jours.
«Dommage important»
«Les prédations sur bovins constituent un dommage important. Dans ce contexte, le Canton a jugé nécessaire d’engager une régulation partielle de la meute de la vallée de la Brévine, dans le souci de prévenir les dégâts causés aux animaux d’élevage», a-t-il précisé. Une demande de régulation du loup a été adressée à l’OFEV début septembre. Ce dernier a donné son accord mercredi, attestant que les conditions sont remplies pour une régulation partielle de la meute de la vallée de la Brévine. Cette mesure porte sur le prélèvement de quatre loups sur les six nés cette année. La décision de tir est valable immédiatement.
Dans un communiqué, les Vert-e-s regrettent cette autorisation de tirs, symbole «d’un manque d’anticipation» de la part du gouvernement. «Les appels à agir des écologistes n’ont malheureusement pas été pris au sérieux jusque-là», a indiqué le parti. Quinze mois après l’approbation par le Grand Conseil d’une motion pour la réalisation d’un plan loup cantonal, le conseiller d’État en charge du département, Laurent Favre, «temporise alors que la situation des éleveurs est urgente», peut-on lire dans le communiqué. La motion demande de réduire les dommages sur les animaux de rente et les conflits avec les activités humaines.
Aussi un mâle isolé
Après celles du Marchairuz, de Risoud, du Mont Tendre, de Jougne-Sujet et de Haute Valserine, la meute de la vallée de la Brévine est la sixième documentée dans l’Arc jurassien franco-suisse. Et la deuxième dans le canton de Neuchâtel, après la meute de Jougne-Suchet (VD), qui est signalée sporadiquement à l’extrême ouest du territoire neuchâtelois depuis 2024. «À la marge de ces deux meutes, un loup isolé, le mâle M121, poursuit ses importants dommages aux animaux de rente», précise l’État dans son communiqué. Les Cantons de Vaud et de Neuchâtel ont déjà tenté de tirer cet individu le printemps passé. L’opération n’a pas abouti malgré l’engagement des gardes-faune vaudois et neuchâtelois. «Si les analyses génétiques en cours devaient confirmer que le loup M121 est bien l’auteur des récentes attaques constatées en dehors du territoire des meutes ou à leur marge, une nouvelle autorisation de tir sera délivrée», a précisé le Canton.
À l’automne 2024, deux loups isolés ont été tués à La Chaux-du-Milieu et au Val-de-Travers, à moins d’un mois d’écart, après que deux autorisations de tirs différentes ont été délivrées. À fin novembre 2024, un autre mâle adulte a également perdu la vie au Val-de-Travers, entre Les Verrières et Les Bayards (NE), à la suite d’un accident de la route.