Vaud. Régulation du loup, PLR et UDC exigent un signal fort
Après les récentes attaques du loup contre des brebis dans le Nord vaudois, le sujet a sans surprise rebondi mardi au Grand Conseil vaudois. PLR et UDC sont passés à l’offensive avec une résolution et une interpellation demandant au Conseil d’État d’agir au plus vite.
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ATS
29 avril 2025 à 17:14
Les deux partis politiques réagissaient à la double attaque contre un troupeau à Valeyres-sous-Rances, au-dessus d’Orbe, ces deux dernières semaines, tuant au moins douze brebis au total. C’est le député UDC José Durussel qui s’est fait le porte-voix de la résolution.
Le texte, non contraignant, demande au Conseil d’État de soutenir des démarches au niveau fédéral et appelle le canton à utiliser immédiatement toute la marge de manœuvre offerte par la législation fédérale actuelle en matière de régulation réactive, de protection des troupeaux et de soutien aux éleveurs.
Au niveau fédéral, une motion portée par le conseiller aux États Pascal Broulis (PLR/VD) et le conseiller national Sylvain Freymond (UDC/VD) sera prochainement déposée. Elle demande au Conseil fédéral de modifier l’ordonnance sur la chasse (OChP) afin de permettre la régulation des loups problématiques, y compris ceux issus d’une meute, et d’étendre les possibilités de régulation réactive.
Situation «inacceptable»
Il est «inacceptable» pour les éleveurs d’attendre jusqu’au 1er juin avant tout nouveau tir de régulation, a affirmé M. Durussel. À droite, plusieurs députés ont surenchéri, exigeant des mesures plus rapides lors d’événements dramatiques. Les mesures actuelles sont insuffisantes, selon l’UDC Philippe Jobin. La droite veut aussi un signal fort et solidaire envers les paysans touchés. «Du soutien et de l’action», a résumé la PLR Florence Gross.
À gauche, on estime que le gouvernement a pris ses responsabilités et a déjà beaucoup investi dans les tirs de régulation. Il faut des solutions nuancées à ce problème complexe, ont rappelé certains élus. «Tuer n’est pas résoudre, c’est déplacer le problème», a lancé la Verte Martine Gerber. «Il faut arrêter de traiter un problème cancéreux avec de l’homéopathie», a rétorqué l’élu PLR Pierre-François Mottier.
«Je partage et comprends» la colère
De son côté, le ministre en charge du dossier du loup, Vassilis Venizelos, a rappelé que tout tir de régulation du loup dans le canton de Vaud était exclu avant le 1er juin. «Le droit fédéral interdit les régulations lors de la période de reproduction. Il n’y a aucune marge de manœuvre dans ce cadre strict», a-t-il martelé, soulignant que les récentes attaques étaient le fait d’au moins un loup faisant partie d’une meute de trois loups.
«Je partage et je comprends la colère et l’émotion suscitée par ces attaques. C’est un choc émotionnel important ainsi qu’une perte économique importante (… ) Mais l’État n’est pas resté les bras croisés, l’État n’a pas fermé les yeux», a affirmé le ministre vert.
Des gardes-faune ont été mobilisés et, a-t-il ajouté, quelque 70 chasseurs œuvrent en tant qu’auxiliaires des gardes-faune dans les actions d’effarouchement et de régulation. Au final, la résolution a été acceptée par 77 députés, contre 52 non et sept abstentions.
À noter que le député PLR Olivier Petermann a déposé, toujours au nom des deux partis de droite, une interpellation demandant au gouvernement de s’expliquer notamment au sujet des délais de traitement des tests ADN pratiqués pour déterminer les auteurs d’une attaque. Le texte souhaite aussi savoir quelles solutions le Canton peut proposer aux éleveurs concernés par les attaques survenues entre la mi-avril et le 1er juin.