Grippe aviaire. Les mesures de prévention sont étendues à toute la Suisse
La Suisse étend ses mesures de lutte préventive contre la grippe aviaire à l’ensemble du pays. Cette décision fait suite à la détection vendredi du virus chez des canards et un cygne dans l’étang municipal de Wil (SG).
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ATS
24 novembre 2025 à 09:54, mis à jour à 11:58
Contrairement aux cas précédents, les animaux touchés ne sont cette fois-ci pas des oiseaux de passage, mais sont présents en permanence dans cet étang, a indiqué vendredi 21 novembre l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV). Cette situation survient à un moment où le virus circule intensément en Europe.
La région d’observation est donc désormais étendue à l’ensemble du territoire et des exigences de protection uniformes s’appliquent à tous les détenteurs de volailles en Suisse. L’objectif est d’éviter tout contact entre les oiseaux sauvages et les volailles domestiques, afin de réduire le risque d’introduction du virus dans les élevages.
Mesures nécessaires
L’ordonnance adaptée entrera en vigueur mardi 25 novembre, précise l’OSAV. Tous les détenteurs de volailles devront laisser sortir leurs animaux uniquement dans des zones protégées des oiseaux sauvages. Si cela n’est pas possible, les lieux d’alimentation et d’abreuvement devront être aménagés pour être rendus inaccessibles, par exemple par des toitures ou des filets.
Les contacts entre espèces devront par ailleurs être empêchés et les visites et déplacements inutiles dans les élevages devront être réduits au minimum. De strictes mesures de biosécurité devront aussi être prises, comme une limitation de l’accès aux poulaillers, le port de chaussures et vêtements spéciaux, ou encore le lavage et la désinfection des mains avant d’entrer.
Les marchés, expositions et autres rassemblements de volailles seront soumis à des restrictions pendant la durée d’application de l’ordonnance. Les contributions destinées aux systèmes de détention particulièrement respectueux des animaux et aux sorties régulières en plein air restent accordées, pour autant que toutes les prescriptions soient respectées.
L’appellation «élevage en plein air» pourra continuer à être utilisée.
Peu de risques de transmission
Les détenteurs de volailles jouent un rôle central dans la détection précoce de la maladie, note l’OSAV. Ils doivent observer attentivement leurs animaux et, en présence de signes suspects, contacter immédiatement un vétérinaire. Des troubles respiratoires, des enflures au niveau de la tête, une nette baisse de la ponte, des œufs sans coquille ou à coquille très fine, une apathie marquée ou une augmentation de la mortalité peuvent être des indices d’infection.
Chez les oiseaux aquatiques, les symptômes peuvent être discrets voire absents. La population est priée de ne pas toucher les oiseaux sauvages morts ou malades. Les oiseaux trouvés doivent être annoncés au garde-faune, à la police ou au service vétérinaire cantonal.
L’OSAV se veut rassurant et précise que la transmission du virus de la grippe aviaire à l’humain est extrêmement rare et n’a été observée que dans des cas isolés à la suite de contacts étroits, non protégés, avec des volailles infectées (voir ci-dessous). Les produits de volaille peuvent être consommés sans crainte. L’ordonnance adaptée restera applicable jusqu’au 31 mars prochain, indique l’OSAV.
Décès humains aux États-Unis
Un habitant de l’État de Washington est mort après avoir contracté une forme rare de grippe aviaire auparavant détectée uniquement sur des animaux, ont annoncé samedi 22 novembre les autorités sanitaires de l’État. Cela porte à deux le nombre de morts du virus aux États-Unis en 2025.
Le patient, identifié comme «une personne âgée souffrant de problèmes de santé sous-jacents», était hospitalisé depuis le début du mois, a indiqué vendredi 21 novembre le département de la santé de l’État. Des tests effectués par l’Université de Washington ont indiqué que le patient souffrait du variant H5N5 du virus de la grippe aviaire, a précisé le département dans un communiqué, soulignant qu’il s’agissait «de la première infection enregistrée chez un être humain pour ce variant». À noter qu’il s’agit d’un variant différent de celui qui touche la Suisse.
Le résultat a été confirmé par les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), principale agence sanitaire du pays.
Le CDC a enregistré plus de 70 cas humains de grippe aviaire cette année aux États-Unis. Une personne est décédée en janvier 2025 en Louisiane après avoir contracté le virus H5N1. L’Organisation mondiale de la santé a recensé plus de 1000 cas humains de grippe aviaire depuis 2003 dans 25 pays, toutes souches confondues.





