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Animaux

Parlement. Le tir du loup est facilité toute l’année, y compris dans les zones protégées

Le Conseil national a adopté mercredi 3 décembre deux motions étendant les possibilités de régulation du loup. L’Union suisse des paysans et la Société suisse d’économie alpestre saluent cette décision.

La protection des troupeaux reste coûteuse, complexe et peu efficace, et la procédure d’autorisation de tir jugée trop lente.iStock

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Aujourd’hui à 15:26

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Après le Conseil des États, le Conseil national a validé mercredi 3 décembre deux motions visant à assouplir la législation encadrant l’abattage du loup. La première, déposée par le sénateur Pascal Broulis (PLR/VD), autorise le tir de loups appartenant à une meute en tout temps. Jusqu’ici, cette régulation n’était possible que du 1er juin au 31 janvier. La chambre basse a approuvé le texte par 109 voix contre 76.

La seconde motion, portée par la sénatrice Esther Friedli (UDC/SG), permet désormais le tir du loup dans les districts francs, soit des zones protégées qui couvrent 150 895 hectares en Suisse. Le National l’a acceptée par 106 voix contre 76. Selon la motionnaire, la taille de ces districts rendait jusqu’à présent toute régulation impossible.

Réserves du Conseil fédéral

Le Conseil fédéral s’est opposé aux deux textes. Le ministre de l’environnement Albert Rösti a rappelé que la loi actuelle permettait déjà de réduire les attaques sans compromettre la survie du loup: «Nous nous sommes dotés des outils nécessaires pour diminuer les prédations sans mettre en péril la population des loups qui continue d’augmenter. »

La gauche a aussi exprimé ses réserves, en soulignant l’absence de preuves sur le comportement d’évitement du loup face aux tirs. Hasan Candan (PS/LU) a alerté sur un effet pervers possible: «S’il est menacé d’être chassé dans les districts francs, le loup pourra s’attaquer à moins de cerfs, sangliers et chamois, qui se trouvent aussi dans ces territoires protégés. Il risque donc de se rabattre sur les animaux de rente. »

Mise en œuvre rapide

De leur côté, l’Union suisse des paysans (USP) et la Société suisse d’économie alpestre (SSEA) ont salué les décisions parlementaires. Selon leur communiqué, ces mesures permettent de «lever des obstacles existants» et d’assurer la poursuite de l’estivage.

Les deux organisations demandent une mise en œuvre rapide des motions. Elles rappellent que la population de loups a fortement augmenté au cours des dix dernières années, entraînant une pression croissante sur les éleveurs. La protection des troupeaux reste coûteuse, complexe et peu efficace, et la procédure d’autorisation de tir jugée trop lente.