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Animaux

Loup. Le Conseil des États veut de nouvelles mesures

Le Conseil des États poursuit la chasse aux loups. Il a largement soutenu jeudi deux motions pour d’une part tirer le prédateur dans les districts francs et d’autre part régler le sort des individus problématiques. Le National doit encore se prononcer.

Les États veulent durcir la lutte contre les loups problématiques.Agri

ATS

ATS

25 septembre 2025 à 16:10

Temps de lecture : 3 min

La législation sur les loups est actuellement insuffisante, selon Esther Friedli (UDC/SG). Elle empêche les tirs dans les régions où les zones d’estivage d’animaux de rente et les districts francs se recoupent.

La motion de la Saint-Galloise veut y remédier afin que les loups pour lesquels une autorisation de tir a été délivrée puissent également être abattus dans les districts francs. La Suisse compte 43 districts francs fédéraux d’une superficie totale de quelque 150 000 hectares, dont une grande partie se trouve dans la région d’estivage.

«Chaque attaque d’animaux de rente représente pour les familles d’éleveurs non seulement une perte économique, mais aussi une charge émotionnelle», a déclaré Fabio Regazzi (Centre/TI). Le changement de cap imprimé par le conseiller fédéral Albert Rösti est salué, mais il ne suffit pas, a ajouté le Tessinois.

Loup «problématique»

Le PLR plaidait aussi pour une politique «pragmatique». La motion de Pascal Broulis (PLR/VD) demande que la régulation des loups problématiques, y compris ceux appartenant à une meute, soit possible tout au long de l’année lorsqu’ils causent des dommages importants, et pas seulement lorsqu’ils représentent un danger pour l’Homme. Cette autorisation doit être possible sur tout le territoire, pas seulement dans la zone d’estivage.

Selon le Vaudois, la forte augmentation de meutes de loups pose de réels problèmes. «On doit être à l’écoute de nos éleveurs», a-t-il dit. «Il n’est pas acceptable qu’il faille attendre le 1er juin pour pouvoir prendre des mesures contre un animal clairement problématique lorsque son comportement apparaît durant la période de protection», argumente-t-il dans son intervention.

Albert Rösti préoccupé

Le chef du Département de l’Environnement Albert Rösti a dit prendre très au sérieux ces préoccupations, surtout après les attaques massives de l’été. «Quand j’ai pris mes fonctions au Département de l’environnement, il y avait 30 meutes. Avec les mesures prises, je m’attendais à ce qu’on en ait 25, mais nous en sommes à 36. Cela montre l’ampleur du problème», a-t-il dit.

Le ministre a dit comprendre que le Parlement veuille donner un «signal» au Conseil fédéral. Il a assuré qu’il ferait le nécessaire au final. «Car si nous ne réagissons pas maintenant, des mesures radicales seront subitement nécessaires», a-t-il dit.

Dans sa réponse officielle, le Conseil fédéral se prononçait contre les deux motions. Il estimait qu’il fallait tout d’abord appliquer la législation révisée sur la chasse avant d’envisager de nouvelles adaptations. Les loups peuvent aujourd’hui être abattus à titre préventif, avant qu’ils ne causent des dommages. Les premiers résultats entre décembre 2023 et janvier 2025 ont montré une réduction de la croissance de loups.

Laisser les cantons travailler

Seule Mathilde Crevoisier Crelier (PS/JU) s’est opposée aux deux textes. Elle a rappelé que de nombreuses interventions avaient été adoptées ces derniers mois sur le sujet et qu’il fallait laisser les cantons agir sans recevoir de nouvelles obligations. Selon elle, ce sont surtout les mesures de protection qui font baisser les déprédations causées par le loup.

En vain. Les deux textes ont été votés à plus de trois contre un. Pour 2024, l’organisation KORA a estimé la population à environ 300 individus en Suisse. La convention de Berne a accepté à la fin de l’année dernière le déclassement du statut de protection du loup, passant d'«espèce de faune strictement protégée» à «espèce de faune protégée» à la suite d’une proposition de l’UE.