Paysage agricole. En dix ans de suivi, la biodiversité est restée stable
Depuis 2015, Agroscope observe la biodiversité dans le paysage agricole suisse. Dans l’ensemble, elle n’a pas changé durant cette période. Quelques améliorations ont été constatées, surtout dans les surfaces de promotion de la biodiversité.
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Comm
1 juillet 2025 à 11:59
Mandaté par l’Office fédéral de l’agriculture et l’Office fédéral de l’environnement, Agroscope mène depuis 2015 le programme de monitoring «Arten und Lebensräume Landwirtschaft - Espèces et milieux agricoles» (ALL-EMA), qui évalue l’état et l’évolution de la biodiversité dans les zones agricoles. Les dernières données issues du second cycle d’observation (2020 – 2024), comparées au premier (2015 – 2019), confirment une stabilité générale de la diversité des plantes, des papillons diurnes et des oiseaux nicheurs.
En plaine, la diversité végétale reste inchangée. Deux évolutions expliquent cette constance. Premièrement, la végétation indique des conditions moins riches en nutriments, ce qui a un effet positif sur la diversité des espèces. Deuxièmement, les associations végétales se ressemblent de plus en plus. Cela entraîne à long terme une diminution de la diversité des espèces végétales à grande échelle. Les chercheurs d’Agroscope en étudieront les causes dans le troisième relevé ALL-EMA.
Plus grande biodiversité dans les SPB
Les habitats écologiquement précieux occupent toujours 11% des surfaces agricoles, sans changement notable depuis dix ans. Ces zones se concentrent principalement en montagne, où la diversité du paysage favorise la biodiversité.
Les surfaces de promotion de la biodiversité (SPB) présentent une plus grande richesse en espèces que les autres surfaces agricoles. Dans certaines régions, les plantes caractéristiques du paysage agricole ont augmenté grâce à la qualité écologique élevée de ces SPB. Une amélioration de leur mise en réseau et une meilleure adaptation aux conditions locales sont jugées nécessaires pour faire progresser la biodiversité à l’échelle nationale, selon Agroscope.
Le troisième cycle ALL-EMA (2025-2029) intègre une analyse des effets des paiements directs en faveur de la biodiversité. Ce suivi continu doit permettre de mieux comprendre les impacts des politiques agricoles sur la faune, la flore et leurs habitats.