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Animaux

Maladie de la langue bleue. Les éleveurs face à des limites lors de l’enregistrement des vaccinations

La vaccination contre la maladie de la langue bleue est remboursée, à condition d’être documentée avec précision. Cela représente une charge de travail supplémentaire pour de nombreuses grandes exploitations.

Si tous les animaux d’un cheptel ne sont pas vaccinés contre la maladie de la langue bleue, cela entraîne un surcroît de travail lors de la saisie dans la BDTA.Simone Barth, BZ

Simone Barth, Bauernzeitung. Traduit et adapté par Ludovic Pillonel

Simone Barth, Bauernzeitung. Traduit et adapté par Ludovic Pillonel

Aujourd’hui à 14:28

Temps de lecture : 5 min

Les exploitants qui vaccinent cette année leurs animaux contre la maladie de la langue bleue, également appelée fièvre catarrhale du mouton, peuvent demander un remboursement à la Confédération. Mais ce qui est censé être un allègement pour de nombreux agriculteurs fait actuellement l’objet de discussions, en particulier dans les exploitations disposant d’un cheptel important. L’enregistrement des vaccinations dans la banque de données sur le trafic des animaux (BDTA) entraîne des obstacles pratiques qui augmentent même la charge de travail. Au lieu de simplifier les choses grâce à la numérisation, c’est l’inverse qui se produit, déclarent les agriculteurs concernés au journal Bauernzeitung.

Plusieurs détenteurs d’animaux signalent que la documentation manque surtout de fonctions de filtrage et de tri appropriées. Il n’est ainsi pas possible de distinguer les vaches laitières des bovins d’engraissement ou de les classer par date d’arrivée. Les éleveurs déplorent également que les numéros de marques auriculaires ne puissent pas être affichés dans leur intégralité. Cela complique la gestion ciblée et la vérification des vaccinations. Or, le remboursement n’est accordé que sur présentation d’une documentation précise. À cela s’ajoute le fait que la communication avec les offices vétérinaires cantonaux ne se déroule pas toujours sans problème.

Déclaration volontaire

Identitas et l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) indiquent que l’enregistrement de la vaccination est une condition préalable pour que les éleveurs puissent bénéficier d’une réduction sur les vaccins accordée par l’OSAV. La vaccination est volontaire et n’est pas enregistrée officiellement. Il s’agit donc d’une autodéclaration des détenteurs d’animaux. «En très peu de temps, un système d’enregistrement simple et peu coûteux a été mis à disposition», relèvent Identitas et l’OSAV.

L’intégration dans la BDTA garantit que les éleveurs sont déjà familiarisés avec le système. Les coûts sont pris en charge par le budget prévu pour la réduction du prix des vaccins. «Il nous semble important de souligner une fois de plus que ce système ne fait pas partie de la stratégie de numérisation de l’OFAG», poursuivent Identitas et l’OSAV. Au sein du groupe d’accompagnement pour la vaccination contre la maladie de la langue bleue, composé de représentants des secteurs ovin et bovin, de la Société des vétérinaires suisses, des services de santé animale (Santé bovins Suisse et le Service consultatif et sanitaire pour petits ruminants), de l’OSAV et de l’Association suisse des vétérinaires cantonaux, l’autodéclaration a été accueillie favorablement et soutenue par tous.

Peu de temps

Selon Identitas, aucune modification de la base de données n’est prévue pour l’instant en raison du délai très court imparti pour enregistrer les vaccinations, à savoir jusqu’au 31 août 2025. Les commentaires sont toutefois importants pour l’OSAV et Identitas, et des améliorations seront apportées dans la mesure du possible pour les applications futures.

À propos de l’affichage incomplet des numéros de marques auriculaires, Identitas explique: «En principe, les numéros de marques auriculaires sont affichés dans leur intégralité dans la BDTA. Toutefois, selon la taille de l’écran, il peut être nécessaire d’ajuster le zoom.» Il est également possible de marquer tous les animaux: «Il suffit de cliquer sur le champ correspondant dans l’en-tête pour marquer l’ensemble du cheptel. Si certains animaux ne sont pas vaccinés, ils peuvent être supprimés de la liste». Mais cela semble très fastidieux dans le cas de grands troupeaux, car il faut rechercher ces animaux et les supprimer un par un. Selon les agriculteurs, une application sur téléphone portable est également tout sauf pratique.

Identitas précise qu’elle travaille en permanence à l’amélioration des outils numériques, à leur mise en réseau et à l’élimination des doublons. Avec l’application BDTA et e-transit, deux nouvelles offres apporteront à l’automne 2025 une amélioration notable et un gain d’efficacité pour les utilisateurs.

Bon, mais perfectible

L’OSAV souligne qu’il s’agit d’un système simple, peu coûteux et qu’aucune modification n’est prévue pour 2025. Et d’affirmer que la numérisation des systèmes d’information sur la santé animale est déjà bien avancée en Suisse. Il existe ainsi des solutions numériques fonctionnelles et éprouvées pour l’enregistrement, la traçabilité et la surveillance des mouvements d’animaux et des données relatives à leur santé. Il s’agit notamment de la BDTA, du Système d’information sur les antibiotiques en médecine vétérinaire et des systèmes liés aux épizooties soumises à déclaration obligatoire. Ces systèmes contribuent de manière significative à la surveillance de la santé animale, à la détection précoce des épizooties et à la mise en œuvre de stratégies nationales telles que celle contre la résistance aux antibiotiques (StAR). La numérisation permet en outre une collaboration plus efficace entre les vétérinaires, les éleveurs, les autorités cantonales d’exécution et la Confédération. Parallèlement, l’OSAV est conscient que les solutions numériques doivent rester conviviales, pratiques et évolutives. C’est pourquoi les systèmes existants sont continuellement contrôlés et adaptés ponctuellement, en tenant compte des retours d’expérience issus de la pratique.

L’OSAV annonce que des contrôles aléatoires des vaccinations seront effectués dans les exploitations à l’automne. Les données de vaccination enregistrées seront comparées avec les informations figurant dans le journal des traitements et sur la facture du vétérinaire.

Délai à fin août

Pour que le remboursement lié à la vaccination contre la maladie de la langue bleue puisse être effectué, les éleveurs doivent remplir l’autodéclaration des animaux vaccinés au plus tard le 31 août 2025. La déclaration volontaire permet d’enregistrer les sérotypes ou maladies contre lesquels les animaux ont été vaccinés et la date à laquelle l’immunisation de base a été effectuée. Pour les bovins, les moutons et les chèvres, cet enregistrement se fait dans la BDTA, pour les camélidés du Nouveau Monde, sur un site web séparé. La facture du vaccin doit être conservée et servir de justificatif en cas de contrôle éventuel par l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires. La facture doit indiquer le nombre d’animaux auxquels le vaccin a été administré par un vétérinaire ou pour lesquels le vaccin a été remis à l’exploitant. Le journal des traitements doit être tenu en bonne et due forme et présenté en cas de contrôle.

En accord avec les secteurs bovin et ovin, le versement sera réalisé en 2026 via le décompte ordinaire de la BDTA. Pour les camélidés du Nouveau Monde, le paiement sera également effectué en 2026, mais sur la base d’un décompte unique. Cette procédure présente l’avantage de permettre le traitement direct des paiements via le système d’Identitas, ce qui évite des frais administratifs élevés et garantit que davantage de fonds soient directement disponibles pour réduire le prix des vaccins.