District. La situation du marché fromager inquiète les producteurs fribourgeois
Après une année difficile pour les fromages suisses, les producteurs laitiers réunis à l’assemblée des districts fribourgeois de la Sarine, du Lac et de la Broye ont exprimé leur préoccupation.
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Pauline Clerc
5 mars 2024 à 09:57, mis à jour à 09:57
Lors de l’assemblée des districts de la Sarine, du Lac et de la Broye, André Brodard, directeur de la Fédération des sociétés fribourgeoises de laiterie (FSFL), a fait le point sur la production fromagère de 2023. La situation n’a pas manqué de faire réagir les producteurs laitiers, réunis au restaurant de l’Aigle noir à Neyruz (FR), le mercredi 28 février 2024. "L’année dernière, pour la première fois, la Suisse a importé plus de fromage qu’elle en a exporté", a rapporté le directeur. La différence atteint les 722 tonnes. Selon les résultats présentés, seul le Raclette Suisse tient le coup, avec un recul de 0,2% de sa production par rapport à 2022. Pour les autres fromages, les baisses sont plus marquées. Le Gruyère AOP montre une réduction de 8,1% et le Vacherin fribourgeois AOP de 7%. Mais ce ne sont pas les seuls à faire les frais de l’inflation à l’étranger et du franc fort. La Tête de Moine AOP note un recul de 8,5%, alors que la quantité d’Emmentaler AOP produite a baissé de 11,2%. Les autres fromages à pâte mi-dure atteignent presque les 10% de baisse. André Brodard s’est tout de même réjoui: "Malgré les restrictions de 2023, le lait normalement destiné au fromage n’a pas engorgé le canal du lait d’industrie. Il a trouvé d’autres débouchés." Les chiffres concernant la production laitière bio ne sont pas réjouissants, selon le directeur. "Certains producteurs retournent en PER, alors que d’autres jettent simplement l’éponge."
La résolution de Grandsivaz
Certains objets de la politique agricole ont également fait grincer des dents les membres de l’assemblée. Comme l’a montré le directeur de la Chambre fribourgeoise d’agriculture Frédéric Ménétrey, quelques points figurent dans la résolution de Grandsivaz. Cet ensemble de revendications, soutenu par des agriculteurs vaudois et valaisans, a été signé le 7 février dernier et va être porté à Berne. On y trouve notamment la demande d’abandonner de l’introduction de la plateforme numérique Digiflux. Cette mesure devrait s’appliquer à partir de 2025 à toutes les exploitations ou entreprises qui utilisent ou font le commerce de produits, d’engrais, et d’aliments concentrés. Frédéric Ménétrey est également revenu sur la votation sur l’initiative biodiversité qui aura lieu le 22 septembre 2024. L’Union suisse des paysans s’est d’ailleurs engagée dans une vaste alliance pour le "non", aux côtés d’associations liées aux énergies et au Centre patronal.
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