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Micro-organismes. Des agriculteurs préparent leurs lisiers pour réduire les pertes et protéger le sol

Traiter les lisiers à l’aide de micro-organismes, de poudre de roche et de charbon végétal permet de diminuer les émissions et de préserver la biologie du sol. C’est pourquoi des exploitants s’y mettent, surtout en Suisse alémanique.


Agriculteur à Madiswil (BE), Bruno Zulliger prépare activement son lisier depuis 4 ans. «Les effets bénéfiques sont nombreux», s’enthousiasme-t-il. «J’en suis persuadé car je le constate clairement, même si je n’ai pas de preuves à fournir car il manque de réel suivi scientifique à ce sujet.» À l’origine, Bruno Zulliger, qui gère une exploitation mixte de 40 ha, a commencé à préparer son lisier lorsqu’il a agrandi son exploitation en reprenant celle d’un autre agriculteur, qui comprenait une stabulation conçue pour des vaches laitières. Lorsqu’il y a logé ses vaches allaitantes, dont les déjections sont plus épaisses que celles du bétail laitier, l’écoulement du lisier posait problème.

Trois produits

Suivant les conseils de Simon Jöhr, vulgarisateur à Inforama (lire ci-dessous), il a commencé à pulvériser une solution de micro-organismes efficaces (EM) sur la litière des logettes à raison de 5 à 10 litres par semaine pour une trentaine de vaches. Au tout début, il a aussi ajouté directement dans la fosse 1 litre de cette solution par mètre cube. Il distribue également des EM à ses vaches et versant chaque jour 1 dl/UGB sur le foin disposé dans la crèche. «J’utilise aussi ces EM comme agent d’ensilage lors de la récolte des fourrages», relève-t-il. Quant au fumier de son exploitation, il le mélange à du substrat qu’une entreprise voisine a utilisé pour produire des champignons. Pour en favoriser le compostage, il pulvérise des EM sur ce mélange. Bruno Zulliger complète sa préparation du lisier en saupoudrant les logettes quotidiennement, en hiver seulement, avec de la poudre de roche volcanique (Biolit). «Cette poudre assèche la litière», note le Bernois. «Avec sa haute teneur en silice, le Biolit améliore aussi la structure du sol après épandage.» Enfin, Bruno Zulliger applique du charbon végétal (biochar) également sur la litière. Chaque mois d’hiver, il dépose un andain de biochar entre ses rangées de logettes disposées tête contre tête. Chaque jour, lorsqu’il entretient les couches, il tire à la fourche un peu de charbon dans les logettes. «Avec ses propriétés, le charbon lie les éléments nutritifs. Cela réduit les émissions d’ammoniac», explique Bruno Zulliger. «Non seulement je perds moins d’azote, mais les odeurs qui émanent de mon lisier sont nettement moins agressives.»

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