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Suisse

Vaud. Les députés votent non sans mal un soutien à la révolte paysanne

Le Grand Conseil vaudois a «affirmé solennellement son soutien à la révolte paysanne en Europe et en Suisse». Il a adopté mardi 20 février une résolution en ce sens. Le texte n’a cependant pas passé comme une lettre à la poste. L’une de ses exigences portant sur «moins d’écologie absurde» a mis le feu aux poudres.

photo IStock

ATS

ATS

21 février 2024 à 09:12, mis à jour à 09:14

Temps de lecture : 5 min

La députée PLR Laurence Cretegny, également agricultrice de profession, a soumis mardi 20 février devant le plénum une résolution, à savoir un voeu, affirmant «le soutien du Grand Conseil à la révolte paysanne». Depuis de nombreuses années, le secteur agricole, pourtant essentiel à notre société, est mis sous une pression grandissante, souligne ce texte.

Unité romande

La résolution reprend les revendications paysannes portées l’Union suisse des paysans et Prométerre. Elle plaide notamment pour une meilleure reconnaissance du travail, moins de bureaucratie et une augmentation des prix et demande de ne «pas réaliser d’économies financières sur le dos de l’agriculture». Enfin le dernier paragraphe réclame «moins d’écologie absurde qui sacrifie la production agricole».

Ce même texte a largement été accepté il y a une dizaine de jours par le Grand Conseil fribourgeois (sans opposition et avec huit abstentions), a expliqué le PLR Loïc Bardet. «L’idée est de faire passer cette résolution dans les différents parlements romands, aujourd’hui à Neuchâtel, puis ensuite à Genève», a-t-il ajouté. Il n’est pas prévu qu’elle soit modifiée afin de montrer une unité romande.

Vives réactions

Le Parlement vaudois ne l’a pas entendu de cette oreille. Il a refusé d’accepter ce texte tel quel.

Nombre de députés, tant à gauche que chez les Verts’libéraux, ont sursauté à la lecture du dernier paragraphe de la résolution, exigeant «moins d’écologie absurde». Ils ont été une ribambelle à réagir, soulignant que ce texte divisait, qu’il sapait tous les efforts de protection de l’environnement et qu’il n’était pas possible de soutenir de tels propos de nos jours.

En outre, le fait qu’il reprenne les revendications des faîtières paysannes a également mal passé. L’USP et Prométerre sont des organisations qui ont des limites et sont critiquées par les paysans, les jeunes notamment, a souligné notamment Mathilde Marendaz (Ensemble à gauche et POP).

Des modifications ont été proposées afin que le texte puisse faire l’objet d’un consensus. Laurence Cretegny a insisté avec un ou deux collègues pour ne pas toucher à une résolution «porteuse de la révolte paysanne». Selon ses partisans, elle est le meilleur moyen de répondre au désespoir et efforts du monde agricole.

Ecologie contre agriculture

«Je suis triste, une fois de plus le Parlement s’écharpe sur le mot écologie. On n’arrête pas de monter écologie contre agriculture. On a besoin des deux mais pas dans leurs extrêmes», a déclaré la PLR.

Après de longues prises de parole et même un arrêt des débats, le plénum est finalement parvenu à se mettre d’accord, au moyen de trois amendements. Le plénum a accepté de remplacer la mention de l’USP et de Prométerre par organisations de défense professionnelle.

Le paragraphe litigieux sur l’écologie a fait place à un texte plus consensuel. Il demande plus de reconnaissance, des prix justes et équitables, mais également que les agriculteurs ne subissent pas de nouvelles contraintes non rétribuées. Le texte ainsi amendé a récolté 129 oui, 6 non et 9 abstentions.

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