La Protection Suisse des Animaux (PSA) regrette la décision du Conseil fédéral de réduire les contributions à la biodiversité et au bien-être animal en 2024. Elle demande à la Confédération de revenir sur cette mesure incompréhensible à ses yeux (photo d'illustration Agri). 

Le 1er novembre 2023, le Conseil fédéral a adopté le train d’ordonnances agricole 2023. La majorité des nouvelles dispositions entreront en vigueur le 1er janvier 2024. Il a notamment été décidé une diminution de 15 millions de francs versés en paiements directs aux systèmes de stabulation particulièrement respectueux des animaux (SST) à partir de 2024. Pour les bovins, par exemple, la contribution SST passe de 90 à 75 francs par unité de gros bétail (UGB) par an. Non seulement les stabulations libres pour les bovins sont concernées, mais celles des porcs, des volailles, des lapins, des moutons, des chèvres et des chevaux. La baisse se situe entre 15 et 20 pour cent dans toutes les catégories.

Préjudiciable pour les animaux, frustrant pour les agriculteurs

Le bien-être des animaux dans l’agriculture est une préoccupation majeure de la Protection suisse des animaux (PSA). Les bâtiments respectueux des animaux constituent l’épine dorsale et une base importante pour d’autres mesures telles que l’élevage en plein air ou la contribution à la mise au pâturage.

Malheureusement, les stabulations libres ne sont pas encore la norme dans l’agriculture suisse. Les étables à stabulation entravée sont très répandues et leur construction se poursuit. Non seulement les animaux concernés auront à souffrir de la réduction des contributions pour les systèmes de stabulation particulièrement respectueux des animaux (SST), mais cela est également frustrant pour les paysannes et les paysans qui s’engagent en faveur d’un plus grand bien-être animal dans leur travail quotidien.

Coupes supplémentaires pour les vaches

Mais la réduction s’inscrit dans une certaine logique: dans un premier temps, on encourage le bien-être animal par des contributions incitatives – et une fois celles-ci établies, elles sont réduites ou supprimées. La PSA regrette également que les contributions pour une «durée de vie» plus longue des vaches soient également diminuées de 18 millions de francs. La durée de vie des vaches est un excellent indicateur de la durabilité de la production laitière en matière de bien-être animal, de santé animale et de climat. Aujourd’hui, les vaches finissent trop souvent à l’abattoir après un ou deux vêlages pour cause d’infertilité.

Protection suisse des animaux, le 16 novembre 2023