Menu
 

dossier45_vitioeno_principal_270123

L’avenir d’un arbre fruitier dépend de la qualité de ses racines


Après l’acquisition d’un arbre, il n’est pas rare de constater des problèmes de développement. Quelques critères sont à prendre en considération.
 
Ai-je fait l’acquisition d’un arbre de qualité? A-t-il un avenir de courte ou de longue durée? Au moment de tailler un arbre fruitier, haute ou mi-tige, on réalise parfois que ce n’est pas une intervention de soin ou d’entretien, mais de formation, de réarchitecture, qu’il faut pratiquer. Et l’on regrette de n’avoir parlé de qualité avec le pépiniériste au moment de l’achat.

A la fin du siècle passé, on enseignait l’arboriculture modèle avec les dessins des "Critères de qualité de l’Association des pépiniéristes suisses", croquis présentés dans la brochure des prix des plantes de pépinières. Soit comme élève, soit comme enseignant, je me souviens de ces petits portraits de l’architecture fruitière idéale. Aujourd’hui, il faut se promener sur Internet pour dénicher les "Prescriptions de qualité générale pour les arbres fruitiers". Et les schémas sont passés aux oubliettes. Selon Jardinsuisse.ch, "les arbres fruitiers doivent présenter un système racinaire normalement développé correspondant au porte-greffe. La couronne et le tronc doivent présenter la forme caractéristique de l’espèce et de la variété." Renvoi donc à l’acheteur, censé être au clair sur le "normalement développé" et sur la "forme caractéristique"! La "qualité supérieure" est définie par "l’authenticité variétale", ce qui peut paraître une évidence, et l’exemption "d’infestation par des organismes de quarantaine" et "par des parasites qui entravent la qualité". Ainsi, si l’espèce de cochenille présente sur votre fruitier n’est ni de quarantaine ni péjorante pour la qualité, vous devez l’accepter.

La réalité du verger
Ces dernières années, traversant des vergers hautes tiges pour tailler ou dispenser des conseils, j’en suis revenu un brin agacé en constatant que deux arbres sur trois doivent être partiellement ou complètement reformés, travail qui incombe normalement au pépiniériste.

J’ai alors décidé de mettre sur mon site taille-fruitiere.ch les éléments permettant de juger de visu la qualité de base d’un arbre fruitier.

La première chose à regarder, ce sont les racines. "L’essentiel est invisible pour les yeux." Le Petit Prince de Saint-Exupéry aurait pu le dire en évoquant les parties souterraines de l’arbre. L’avenir de toutes plantes est conditionné par la souche qui est vitale pour l’alimentation, l’ancrage et la mise en réserve. Mais aussi pour la vigueur et pour des raisons de protection sanitaire. La preuve avec la vigne dans sa lutte contre le phylloxéra et les poiriers contre le dépérissement (lire l’article ci-dessous).

Attention aux défauts
Ensuite, la charpente commence par un tronc bien droit sans rejet, ni défaut. Exit donc les bourrelets, fentes, décollements d’écorce, etc. Dans le droit prolongement de celui-ci, on trouve un axe central, si possible dominant, qui porte quatre ou cinq charpentières. Ces branches vigoureuses qui constituent la couronne sont attachées sur cet axe avec un petit décalage, les plus grosses et longues à la base de la couronne, les plus fines et courtes au sommet. Elles ne partent donc pas toutes du même point d’insertion. Pour une résistance durable, les charpentières naissent de l’axe avec un angle de 45°. Cette hiérarchie en sapin de Noël permet à la lumière d’atteindre toutes les parties de la couronne. A contrario, si le pommier possède l’allure d’un palmier, il faudra des années d’acharnement thérapeutique, via le sécateur, pour inverser la tendance.

Des racines en chignon et des brindilles pleines de boutons floraux sont les plus importants signaux à prendre en compte. Ce sont en effet deux emblèmes de stress du jeune arbre.

Avant d’aller chercher des arbres fruitiers, munissez-vous du schéma ci-contre. Et vous verrez, espérons-le, que rien n’est perdu. J’ai trouvé des fournisseurs d’arbres fruitiers qui connaissent la formation des fruitiers en pépinières et proposent des plantes bien enracinées et bien couronnées. Avec un label de contrôle phytosanitaire. Honneur à eux!
Bernard Messerli, le 27 octobre 2023. 

-----------------------------------------------------------
Dépérissement, flétrissement et déclin du poirier tige
 
Le flétrissement du poirier est provoqué par un redoutable phytoplasme. Plusieurs recherches s’activent pour élaborer des porte-greffes résistants.
 
Le poirier peut présenter des signaux inquiétants qui font penser que ses racines sont rongées par des campagnols. Rougissement et chute précoce des feuilles, fruits nanisés, enroulement foliaire, fruits et feuilles en plein flétrissement, nécroses au point de greffe, etc. Les symptômes du Pear Decline, appelé dépérissement ou flétrissement du poirier, atteignent plus rarement les basses tiges. Ils peuvent varier d’une variété à une autre, d’une année à l’autre. Et, pour corser le tout, des signes analogues peuvent être provoqués par d’autres causes, comme l’humidité stagnante, les carences, des blessures, la canicule, ou le gel.
 
  

Causes multiples et variées, chroniques ou aiguës
Longtemps considérée comme une virose, cette maladie originaire d’Amérique du Nord est aujourd’hui déterminée comme une phytoplasmose. Le phytoplasme, apparenté à la classe des Mollicutes, est dénué de paroi cellulaire et possède une membrane flexible. Cela lui permet de se promener à travers les tubes criblés du liber, la plomberie qui descend la sève sucrée dans l’écorce interne de l’arbre. Ce parasite obligatoire provoque nécroses (chancres brunâtres) et calloses (bourrelets de barrière) dans ses parties infectées. Les atteintes entraînent le dépérissement progressif de l’arbre.

La maladie, souvent localisée dans certaines parties de l’arbre, connaît deux modes d’évolution. Rapide, elle se manifeste par un flétrissement, dessèchement et mort de l’arbre en quelques semaines. Ce mode véloce est imputé à un porte-greffe sensible, cause aggravée par des sécheresses, canicules et autres stress abiotiques. Dans le cas du mode lent, l’affection s’exprime par une diminution de rendement, en particulier sur le calibre de la poire, et par un rougissement et une déformation foliaires en fin de saison. Ce problème, qui montre des périodes de latence suivies de reprises plus ou moins marquées, apparaît le plus souvent dans nos prévergers. Les crises phytoplasmiques peuvent s’aggraver suivant les épisodes climatiques extrêmes ou les interventions culturales importantes, telles que des tailles sévères.
 
Sauvetage par le porte-greffe
Pour lutter contre le phytoplasme, il faut s’attaquer à son vecteur, le psylle. Même si elle montre de bons résultats, l’application d’une fine couche d’argile dans les hautes couronnes s’avère ardue. Des essais au Centre de compétence d’arboriculture du lac de Constance avec sept types de porte-greffe ont mis en avant deux poiriers résistants (michauxxii et Mosk). En Suisse, les pépinières s’appuient sur les essais de Fructus et Agroscope pour produire le porte-greffe Refia ViruTherm-1.
BM, le 27 octobre 2023. 


 

 

E-Paper & Archives

Cette semaine dans Agri

 

Prix du marché

Chaque semaine, suivez l'évolution des prix du marché de la viande, en conventionnel ou sous label: bovins, porcs, ovins. Consultez aussi les prix de la vente directe, des marchés surveillés et de Proviande.

Conseil de saison

Conseil de saison

Le conseil de saison est en pause hivernale et revient au printemps prochain. 

Voyages

Le Tyrol, les Açores, ou plus proche de nous la région de Grenoble, Agri vous a concocté un programme de voyage riche et varié pour 2023. Les deux derniers voyages au programme sont déjà complets. Les candidats supplémentaires seront mis sur une liste d'attente. Pour en savoir plus...

Agri - Hebdomadaire professionnel agricole de la Suisse Romande
Site web réalisé par www.webexpert.ch

Actualités

Cette semaine

Dossiers

Prix du marché

Photos

Vidéos

Archives

Voyages

A table

Boutique