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Baisser sa consommation de carburant


Dans les exploitations, la mise en œuvre de mesures permettant de réduire l’utilisation de carburant n’est généralement pas encore une priorité. Il s’agit pourtant d’un poste onéreux pour l’exploitant. Les pistes proposées sont applicables par tout un chacun.


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Les tracteurs et les machines de récolte sont l’un des postes les plus gourmands en carburant d’une exploitation. Mais il existe toutefois un important potentiel d’amélioration. En prenant quelques mesures, la consommation de diesel du tracteur peut en effet être réduite de 20 à 30%, faisant ainsi baisser les dépenses en carburant qui représentent environ 40% des coûts d’exploitation du véhicule. "Pour un tracteur de 80 kW, utilisé 500 heures par an, et dont la consommation annuelle de diesel est de 4800 litres (prix du diesel: 2,1 fr./l), la mise en œuvre des mesures permet d’économiser entre 2000 et 3000 fr. par an (ou 960 à 1140 l de diesel)", donne en exemple AgroCleanTech, plateforme d’information axée sur la pratique qui soutient les acteurs du monde paysan en matière de protection du climat, d’efficience énergétique et d’énergies renouvelables. Elle a choisi de se faire l’avocat de ses énergies et espère réussir à sensibiliser davantage le monde agricole à cette thématique.

Des postes gourmands
Dans un rapport réalisé en collaboration avec énergiesuisse, AgroCleanTech mentionne que "36% de la consommation d’énergie directe de l’agriculture (3805 kWh/ha au total) sont imputables à la consommation de carburant (environ 150 millions de litres par an)". Le poste principal étant les véhicules agricoles. Pour une exploitation suisse de taille moyenne qui comprend 23 ha de SAU (15 ha de cultures et de fourrages, 8 ha de prairies naturelles) et des vaches (23 UGB), le besoin est estimé à 5000 l de diesel/an, ce qui correspond à environ 225 l/ha. La consommation fluctue selon le type de travaux à effectuer (puissance nécessaire variable) et le nombre d’heures de travail. Ces deux derniers facteurs dépendent à leur tour du secteur d’activité et de la taille de l’exploitation. Puis, pour chaque secteur d’activité, la consommation varie encore selon les cultures implantées et les surfaces.

"C’est pour les branches d’exploitation qui comprennent une grande part de terres arables et des travaux nécessitant beaucoup de puissance que la consommation de diesel est la plus élevée. Même pour un travail spécifique, la consommation peut varier considérablement selon différents facteurs d’influence, tels que le type de sol, la vitesse et l’intensité du travail, la taille et la forme des parcelles, le type de machine et le mode de conduite", indique le rapport qui stipule également que la plupart de ces facteurs peuvent être influencés lors de l’utilisation du tracteur, contribuant ainsi à réduire la consommation de diesel.
 
Minorité d'intéressés
"La réduction de l’utilisation des énergies en général n’est pas une thématique nouvelle, mais elle a pris de l’importance ces derniers temps, notamment en raison de la crise qui se vit en ce moment au niveau des coûts de l’électricité. Le changement climatique et la volonté d’une tranche de la population de sortir des énergies fossiles en ont également fait un thème d’actualité", explique Thomas Anken, représentant d’Agroscope au sein d’AgroCleanTech. La plateforme a procédé à des recherches il y a déjà quelques années sur ces questions de réduction de carburant et maintenant, elle estime qu’il faut agir! "Nous avons pu voir l’année passée que tant que cela ne faisait pas mal au porte-monnaie, les gens avaient de la peine à être réactifs. Mais maintenant, il faut y aller!" Les responsables essaient de motiver un plus large public, car pour l’heure, seule une minorité d’exploitants semble s’intéresser au thème de la réduction du carburant.

"Plusieurs postes ou mauvaises pratiques engendrent une consommation supérieure de carburant, comme un moteur surdimensionné et mal utilisé ou un travail du sol trop important. Nous ne sentons pourtant pas une réelle volonté de changer sur le terrain", relève Thomas Anken. Il se réjouit toutefois de constater que certaines exploitations ont procédé à une analyse pointue de leur situation et ont œuvré sur plusieurs fronts: installations photovoltaïques, boilers PAC, gonflage automatique des pneus, etc. Le responsable d’Agroscope encourage les agriculteurs à se poser les bonnes questions chaque fois qu’un équipement doit être changé.
Sarah Deillon, 29 septembre 2023
 
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DES MESURES SIMPLES A METTRE EN PLACE

Pour espérer un changement de pratiques venant des exploitants, Thomas Anken estime que ces derniers doivent débuter avec des mesures qui leur parlent et qui soient simples à mettre en place. Il donne les quelques pistes suivantes:
1) Bien connaître son tracteur et le choisir en fonction de ses besoins: ne pas tourner à plein régime, ne pas changer de vitesse trop tard, limiter le nombre de tours, etc.
2) Avoir la pression des pneus sous contrôle et la changer entre le transport et le travail au champ.
3) Réduire l’intensité et la profondeur du travail du sol.
4) Engager un poids lourd plutôt que de rouler soi-même, car un tracteur est moins efficace et n’est pas fait pour la route.

"Il peut aussi être intéressant de revoir les pratiques pour certaines parcelles. Un labour utilise environ 40 l de diesel/ha alors que la consommation est inférieure à 10 l pour un semis direct. Nous sommes parfois un peu bloqués dans un système, mais il faut oser le changement, il se révèle être souvent assez positif", souligne le spécialiste.

Palette de mesures
Pour atteindre ces divers objectifs, il existe une grande diversité de mesures (lire ci-contre) et Thomas Anken encourage les exploitants à ne pas en choisir une seule, mais plutôt à opter pour un mélange de mesures qui ensemble auront un impact sur la consommation finale de carburant. Il incite également les agriculteurs à réfléchir à ce dont ils ont vraiment besoin. Un petit tracteur va certes consommer moins, mais s’il n’est pas adapté au travail à réaliser, cela n’ira pas non plus. "Il faut un juste milieu! Si l’exploitant se retrouve à rouler à 3 km/h au lieu de 6 parce que le tracteur n’est pas assez puissant, cela peut être contre-productif", souligne-t-il. Sa devise: être efficace et atteindre un maximum avec un minimum d’investissement!

Certaines mesures ont un coût plus important que d’autres, mais il existe souvent des alternatives accessibles à tout un chacun. "Tout le monde n’a peut-être pas la possibilité de s’équiper d’un système de gonflage automatique des pneus mais par contre, les agriculteurs pourraient facilement échanger les soupapes normales par de plus grosses, permettant de dégonfler rapidement les pneus à la ferme. C’est un peu moins confortable mais c’est nettement moins coûteux", illustre Thomas Anken.
SD, 29 septembre 2023
 

 

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