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Un bon démarrage grâce au déprimage


Pâturage précoce et superficiel des prairies de fauche ou des pâtures, le déprimage permet de profiter des nouvelles pousses et d’améliorer la qualité de la récolte suivante. Pour être efficace, il doit être rapide et court.


Un bon démarrage grâce au déprimage


Le déprimage est une exploitation de l’herbe précoce et superficielle, généralement en pâture. Il intervient avant le stade «épi à 10 cm», autrement dit avant de couper les épis qui montent dans la gaine. Il s’agit d’un «prépâturage» qui amorce la rotation sur les parcelles. C’est une étape à ne pas négliger pour entamer une bonne saison de pâture.

 

Anticiper la pousse de printemps
Le déprimage est un passage rapide, conduit sur une période courte. Les animaux écrêtent seulement l’herbe, en mangeant les pousses des espèces les plus précoces. Son  but est d’anticiper la pousse de l’herbe pour éviter d’être dépassé au printemps. Un début de pâture tardif, lorsque l’herbe est déjà haute, entraîne un risque de gaspillage, avec des zones de refus. Toute la saison de pâture peut en être pénalisée. L’épiaison n’est pas retardée avec le déprimage puis­que la tige n’a pas été coupée durant la montaison. Cependant, les feuilles des graminées étant coupées par les dents de l’animal, les épis sortiront plus bas. Le tallage des graminées est favorisé et lors de la pousse suivante, les tiges sont moins hautes et plus appétentes. De plus, la proportion de feuilles augmente, ce qui améliore la qualité du fourrage. Enfin, le déprimage permet de nettoyer les parcelles en éliminant l’her­be âgée.

 

Démarrage précoce
Plus la surface à déprimer est élevée, plus le déprimage doit commencer tôt. En plai­ne, il peut commencer dès le mois de mars, quand l’herbe recommence à pousser. Afin d’éviter d’abîmer les prairies, mieux vaut débuter par un chargement assez faible puis augmenter la charge au fur et à mesure que la croissance de l’herbe s’accélère. Le chargement doit également être adapté à la portance des sols.


«Les pâturages ont mal été consommés avant l’hiver et la dernière coupe n’a parfois pas été éffectuée sur les prairies de fauche en raison d’un automne trop humide. De plus, avec les températures élevées de l’hiver, les plantes ont déjà entamé leur croissance en février. Cette année, il est donc particulèrement recommandé de débuter tôt le pâturage», indique Eric Mosimann, spécialiste des systèmes pastoraux à Agroscope Changins. Concrètement, le déprima­ge peut débuter dès que l’her­be atteint 8 cm (hauteur de la cheville). Le troupeau doit quitter la parcelle quand l’her­be est rasée à 4-5 cm (hauteur du talon de la botte), afin de préserver le rendement des pousses suivantes. Selon les conditions, on peut être amené à arrêter le déprimage et à débuter le pâturage avant la fin du mois d’avril pour ne pas être dépassé par l’herbe fin mai.

 

Selon l’utilisation future
Le déprimage ne doit pas être systématisé à l’ensemble des parcelles, afin de limiter les risques dus à une éventuelle sécheresse. La décision de déprimer ou non une parcelle dépend de l’utilisation principale de celle-ci.
– En ensilage, le déprimage est déconseillé, car l’objectif recherché est un rendement optimal. La récolte d’ensilage s’effectue entre le stade «épi à 10 cm» et l’épiaison.
– Pour les parcelles réservées au fanage, le déprima­ge est intéressant s’il est réalisé suffisamment tôt avant la montaison. Le foin sera moins abondant, moins haut, moins versé, mais de meilleure qualité et plus facile à faner.
– Pour les prairies, le déprimage est réalisé sur les parcelles où le bétail sort le plus tôt, tandis que les parcelles suivantes sont exploitées après le stade «épi à 10 cm». Les parcelles déprimées restent relativement appétentes tant que le stage épiaison n’est pas dépassé. Les parcelles avec des espèces à montaison rapide comme les fétuques ou le dactyle peuvent poser problème.

 

Attention aux transitions alimentaires et aux sols
Le déprimage ne s’effectue que si le temps et les conditions de portance des sols le permettent, en commençant par les parcelles les plus portantes. Pour éviter les dégâts, on peut faire pâturer les animaux sur des parcelles surdimensionnées en adaptant les clôtures. Une autre alternative est de faire déprimer par un petit troupeau, par exemple de vaches taries ou de génisses, avec lequel il est aussi possible de déprimer des prairies un peu plus éloignées de l’étable.


Dans la pratique du déprimage, il convient également de veiller aux transitions alimentaires. Il est conseillé de pratiquer deux à trois heures de pâturage par jour, plutôt dans l’après-midi lorsque la panse est pleine et d’augmenter cette durée par la suite si les conditions le permettent, par exemple en faisant pâturer deux fois deux heures.
La ration complémentaire doit être adaptée en fonction de la quantité et de la qualité de l’herbe à disposition (foin de bonne qualité), en tenant compte du risque élevé de tétanie d’herbage durant cette période.

Elise Frioud, 14 mars 2014

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DÉPRIMAGE VERSUS ÉTÊTAGE

 

C’est le stade «épi 5 cm» qui définit la différence entre le déprimage et l’étêtage. A ce sta­de, le futur épi est en cours de montaison dans la gaine, non encore sorti, à 5 centimètres au-dessus du niveau du sol. Dans le déprimage, ce futur épi est laissé en place, car il est encore trop bas pour être brouté. Dans l’étêtage, qui est plus tardif, le futur épi est coupé dans la gaine. Les talles reproductives meurent et la croissance des bourgeons situés à la base repart. Chez les espèces péren­nes comme le ray-grass anglais, le dactyle, la fétuque des prés, la fétuque élevée, ces bourgeons donneront des tal­les végétatives. Le ray-grass d’Italie produit de nouvelles tal­les qui remonteront.


On choisit la technique du déprimage ou de l’étêtage selon que l’on souhaite privilégier la qualité ou la quantité du fourrage pour la pâture et pour les foins. Ainsi, l’étêtage convient bien si l’on souhaite privilégier la qualité des repousses à pâturer ou celle du foin. Les rendements en fau­che seront significativement inférieurs à ceux d’une prairie non pâturée ou déprimée, mais la valeur alimentaire du foin sera grandement améliorée.

 

 

ÉF, 14 mars 2014

 

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