Des pratiques pour transformer l’ensemble du système alimentaire
L’agroécologie est de plus en plus mobilisée au sein des institutions suisses. La professeure assistante pour les transitions agroécologiques de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPZ), Dr Johanna Jacobi, revient sur le concept.
En quoi l’agroécologie diffère des pratiques et de la vision de Bio Suisse ou de l’agriculture de conservation? Je pense qu’elle n’est pas si éloignée des racines des mouvements liés à l’agriculture biologique. Aujourd’hui, elle se différencie de la certification biologique dans le sens où elle intègre les thèmes de la justice sociale. Elle défend les droits fonciers, les droits des femmes, les droits des populations autochtones, l’agriculture familiale, tout comme le fait qu’une alimentation saine ne devrait pas être un luxe, etc. Elle élève ainsi l’agriculture bio à un niveau plus politique. De nombreuses pratiques d’agriculture de conservation peuvent être considérées comme des technologies agroécologiques, mais l’agroécologie est plus qu’un ensemble de technologies, c’est aussi un mouvement social visant à transformer le système alimentaire. L’agroécologie en tant que science, telle que je la conçois, fait de la recherche transformative. Cela signifie qu’il s’agit de co-créer des connaissances de manière transdisciplinaire.
Combien de personnes sont impliquées dans l’agroécologie en Suisse? Je ne peux pas dire exactement, mais rien qu’à Zurich, il existe au moins cinq associations pour le maintien d’une agriculture paysanne, ce qui implique plus d’un millier de personnes. Bien sûr, c’est encore peu, mais ce n’est pas non plus une petite niche. Lors des Journées de l’agroécologie que nous avons organisées en octobre 2022, nous avons comptabilisé plus de 2500 participants et plus de 100 initiatives mises en place partout en Suisse. >> Pour lire la suite de cet interview en page 3, vous devez vous connecter ici ou souscrire un abonnement.
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